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La presse française en Argentine

A imprensa francesa na Argentina

RÉSUMÉ

Depuis longtemps ceux qui ont gouverné le territoire du Rio de La Plata ont encouragé l’immigration. Dans ce contexte, des périodiques importants ont été lancés, destinés aux différents groupes migratoires. Ces groupes ont constitué des collectivités de lecteurs de la presse étrangère publiée surtout à Buenos Aires en plusieurs langues. L’immigration française a publié plusieurs périodiques sous l’influence d’une large tradition de la presse en français comme élément de définition de sa culture.

Mots-clés
presse; journalisme; immigration; Argentine; opinion publique

RESUMO

Desde cedo, os que governaram o território do Rio da Prata incentivaram a imigração. Neste contexto foram fundados importantes periódicos destinados aos diversos grupos migratórios. Estes grupos constituíram comunidades de leitores da imprensa estrangeira publicada principalmente em Buenos Aires, em diversos idiomas. A imigração francesa deu origem a numerosos periódicos, influenciada pela longa da tradição imprensa francesa, elemento de definição de sua cultura.

Palavras-chave
Imprensa; jornalismo; Argentina; opinião pública

Pendant la deuxième moitié du XIXe siècle, simultanément avec une forte croissance de l’immigration européenne, on a assisté en Argentine à une remarquable expansion de la presse écrite, tant nationale qu’étrangère, en raison de l’arrivée dans son territoire de plusieurs collectivités étrangères. Les nombreux immigrants qui sont arrivés alors ont constitué d’importantes collectivités dont provenaient les lecteurs de la presse étrangère publiée ici dans différentes langues européennes. Comme le signale l’historienne Ema Cibotti: « Les chroniqueurs de l’époque rattachaient l’état florissant de la presse à la croissance économique et son corrélât, le solde migratoire. Entre 1870 et 1882 le pays a reçu plus d’un demi-million de nouveaux habitants. Les étrangers se consacraient à fonder des publications mais aussi, dans un nombre aussi significatif qu’impossible à déterminer, ils avaient tendance à lire la presse nationale ».1 1 Cibotti, Ema: “1880-1890, une décennie de presse italienne à Buenos Aires. Leadership et trajectoire publique de ses principaux hommes.” Mémoire de Maîtrise FLACSO, avril 1995 ; directeur : Dr. Natalio Botana, pg. 1. Parmi les travaux tournant autour de thématiques et de visions traitées par différents journaux des collectivités étrangères, il convient de citer : Grazia Dore “Un journal italien à Buenos Aires (1911-1913)”, dans : L’immigration italienne en Argentine, Fernando Devoto-Gianfausto Rosoli, Edit. Biblos, 1985(publié à l’origine en 1964) ; l’auteure analyse quelques exemplaires du journal La Patria degli Italiani. Baily, Samuel L. “The Role of Two Newspapers and the Assimilation of the Italians in Buenos Aires and São Paulo 1893-1913”, International Migration Review, v. 12, n. 3, Center for Migration Studies, NY, USA, 1978 ; cette étude est réalisée sur la base de deux journaux exerçant une très grande influence sur la collectivité italienne, La Patria degli Italiani, publié à Buenos Aires, et le Fanfulla de SãoPaulo, de la ville brésilienne du même nom. L’étude explore le rôle joué par ces journaux dans le processus d’immigration et d’acculturation ; l’on tente de cerner leurs influences respectives et l’on conclut en soutenant que les dites publications ont renforcé l’identité par rapport à l’Italie, ce qui constitua de fait une limitation à l’assimilation des immigrants italiens dans leurs nouveaux pays d’implantation. Ce groupe d’immigration restera ainsi exclu de certains groupes sociaux et de certaines occupations jusqu’à la Première Guerre Mondiale. Romolo Gandolfo “Inmigrantes y política en Argentina: la revolución de 1890 y la campaña em favor de la naturalización automática de residentes extranjeros” [« Immigrants et politique en Argentine : la révolution de 1890 et la campagne en faveur de la naturalisation automatique des résidents étrangers»], dans: Estudios Migratorios Latinoamericanos, año 6, abril 1991, n. 17, p. 23; ce travail examine la nationalisation et les droits politiques des étrangers et la façon dont ce thème est traité fondamentalement par des journaux de la collectivité italienne; le journal français Le Petit Journal y est aussi brièvement cité. Ce même auteur a aussi publié un travail intitulé “Les sociétés italiennes de secours mutuel de Buenos Aires: questions de classe et d’ethnie au sein d’une communauté d’immigrants (1880-1920)”, dans: Asociacionismo, trabajo e identidad étnica. Los italianos en América Latina en una perspectiva comparada [Associationnisme, travail et identité ethnique. Les Italiens en Amérique Latine dans une perspective comparée], F.J. Devoto-E.J. Míguez (compilateurs), CEMLA-CSER-IEHS, Bs.As., 1992; la publication cite plusieurs journaux de la collectivité italienne. On peut aussi mentionner le travail de Paride Rugafiori, Perrone da Casa Savoia all’Ansaldo, Torino, Utet, 1992; dédié à la figure de Fernando María Perrone, Italien inséré dans le pouvoir politique et économique de la fin du XIXe siècle. De Fernando J. Devoto Le migrazioni italiane in Argentina. Un sagzio interpretativo, Instituto Italiano per gli Studi Filosofici Seminari di Storia, Nápoles, 1994; l’on y inclut une analyse de la nouvelle identité ; l’on y étudie le rôle des associations et des journaux italiens en Argentine. Marshall, Oliver The English-Language Press in Latin American Studies, University of London, Londres, 1996; ce travail rend compte des journaux anglais en Amérique Latine.

La forte croissance des migrations transatlantiques européennes arrivant en Argentine a eu lieu notamment à partir des dernières décennies du XIXe siècle. Elle s’est prolongée ensuite avec des fluctuations jusqu’en 1930. Elle a diminué à partir d’alors pour connaître une brève poussée de croissance après la Seconde Guerre Mondiale. Si nous examinons la variation de l’immigration française à travers le temps, ce qui est significatif pour l’histoire de la presse en langue française publiée dans le pays, nous constatons que c’est en 1889 qu’on a atteint l’arrivée annuelle maximale d’immigrants français (75.599 personnes). Pour l’année 1914, 69% des Français se trouvaient dans des villes et 31% dans des zones rurales, pourcentage d’implantation similaire à celui de l’ensemble des groupes migratoires.

Mais, voyons quelles ont été les caractéristiques distinctives de la collectivité française qui s’est constituée graduellement de ce côté-ci de l’Atlantique. Le chercheur Hernán Otero signale que c’est en premier lieu le secteur agricole qui a prévalu, ensuite l’artisanat rural et dans une moindre mesure, le secteur industriel. Des professionnels, des commerçants, des hôteliers et des couturières, entre autres, se sont installés dans les villes. L’immigration française a inclus des personnes ayant un haut niveau d’éducation qui se sont distingués comme éducateurs, écrivains, architectes, ingénieurs, scientifiques, artistes, juristes, journalistes, etc.

En ce sens, un aspect extrêmement important qu’il faut prendre en compte, c’est le niveau d’alphabétisation des immigrants, principaux lecteurs de ces journaux. Les recensements de l’époque révèlent le degré d’alphabétisation des habitants de la ville de Buenos Aires, lieu qui a concentré alors 44% du total de la population immigrante. On y signale que le niveau d’alphabétisation des immigrants français en 1887 était de 88%, supérieur à celui des Espagnols (79%) et des Italiens (61%), mais inférieur au petit groupe d’immigrants allemands et anglais (proche de 100%). Pour cette date, le nombre de Français habitant la ville de Buenos Aires atteignait le chiffre de 20.031. Suivant ces données, on a pu calculer que 17.627 Français habitant la ville étaient des lecteurs éventuels du Courrier de La Plata, principal journal français de l’époque quant à son tirage et à ses années de publication, imprimé à Buenos Aires et distribué tout au long du territoire argentin et uruguayen.

Bref, selon l’analyse réalisée par le chercheur Hernán Otero, parmi les nations d’origine de l’immigration européenne du XIXe siècle en Argentine, la France a occupé la première place comme modèle culturel et intellectuel des classes dirigeantes, la deuxième après la Grande Bretagne en ce qui est des investissements de capital, et la troisième en termes numériques après les Italiens et les Espagnols. Tant en termes démographiques que du point de vue des lecteurs potentiels de la presse en langue française publiée en Argentine, il est intéressant de signaler que le nombre d’étrangers dans le pays a crû trois fois au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle. Le courant qui a alimenté cette croissance a compris en termes généraux plus d’hommes que de femmes, et ils étaient majoritairement des jeunes.

La France et le journalisme

Il est à signaler que la France a eu un développement précoce de la presse par rapport à d’autres pays européens. A partir du XVIIe siècle un processus de diffusion et de croissance a commencé dans le pays. Au cours du XIXe siècle le tirage des principaux journaux français a atteint des niveaux jamais retrouvés après la Première Guerre Mondiale.2 2 Avant la Première Guerre Mondiale, il y avait en France 70 journaux différents. Après la Seconde Guerre Mondiale, en 1945, il n’en restait qu'un bon nombre de publications qui a ensuite chuté petit à petit. On en enregistre 12 en 1953. À l’heure actuelle, 1996, il n’existe qu’une douzaine de titres : L’Humanité, Libération, Le Monde, La Croix, L’Evènement, France-Soir, Le Figaro, Le Présent, La Tribune des Fossés, Les Echos, L’Infomation, entre autres. Il en a été de même de la presse régionale à l’intérieur de la France. La plus grande partie de la presse actuellement perd de l’argent, ce qui n’était pas le cas au cours de ce que l’on appelle l’âge d’or, c’est-à-dire la période allant de 1870 (avec un tirage d’un million d’exemplaires) à 1914 (année où l’on atteignit les 6,5millions d’exemplaires ; en 1991 on est arrivé à 2,5 millions d’exemplaires). D’après Jeannenay, Jean-Noël. Une histoire des Médias. Des origines à nos jours. Edit. Seuil, Paris, 1996.

Pendant le XVIIe et le XVIIIe siècle, au cours desquels la France a été gouvernée par Louis XIV, dit le Roi Soleil (1643-1715), la France se trouvait au centre du monde. En raison de la politique de Richelieu, la cour est devenue un modèle pour toutes les petites cours allemandes et italiennes de l’époque. Le français devenant par conséquent la langue internationale, la création d’une série de journaux en français dans plusieurs endroits d’Europe n’en fut que la suite obligée. Plus tard, en dépit du recul qui s’est opéré par rapport au XVIIe et au XVIIIe siècle, partout où il a existé des groupes assez importants de Français installés hors de France, le lancement de journaux dans cette langue s’imposa comme une évidence.

Indubitablement, l’importance de la presse écrite dans le pays d’origine a constitué un facteur de stimulation pour la création de journaux destinés aux immigrants français, familiarisés déjà avec l’existence du journalisme.

L’influence française sur le journalisme du Río de la Plata 3 3 Pour la reconstruction des données ici citées l’on a pris comme source le Recensement Général de la Population, de l’Édification, du Commerce et de l’Industrie de la ville de Buenos Aires de 1887, Buenos Aires, 1889, Tome II. Premier Recensement National de la Population de la République Argentine, 1869, Buenos Aires, 1872. Deuxième Recensement National de la Population de la République Argentine, 1895, Buenos Aires. Troisième Recensement National de la Population de la République Argentine, 1914, Tomes: I et IX, Buenos Aires. Oteiza, Viviane Inés: Le Courrier de la Plata. Diario de la colectividad francesa rioplatense [Le Courrier de la Plata. Journal de la collectivité française du Rio de la Plata], Mémoire de Maîtrise dans ‘Sociología de la Cultura y Análisis Cultural’ [‘Sociologie de la Culture et Analyse Culturelle´], Instituto de Altos Estudios Sociales (IDAES) et Universidad Nacional de San Martín (UNSAM). Mémoire dirigée par l’historienne Ema Cibotti. Oteiza, Viviane Inés: “Bibliotecas y periódicos de inmigración. Una reflexión basada en el estudio del periodismo francés” [“Bibliothèques et journaux de l’immigration. Une réflexion fondée sur l’étude du journalisme français], dans: 5to Encuentro de bibliotecas de colectividades [Cinquième Rencontre des bibliothèques des collectivités, Bibliothèque Nationale, juin 2010], Biblioteca Nacional, junio, 2010. Papillaud, Henri: Le Journalisme Français à Buenos Aires. De 1818 jusqu’à nos jours, editorial Luis Lasserre, Buenos Aires, 1947. Pelosi, Hebe: “Publicaciones francesas en la Biblioteca Nacional”, dans: 5to Encuentro de bibliotecas de colectividades, Biblioteca Nacional, junio, 2010. Quesada, Ernesto: “El periodismo argentino (1877-1883)”, dans: Nueva Revista de Buenos Aires, Tome IX, Buenos Aires, 1883. Des données ont été aussi relevées des archives de l’Hémérotèque de la Bibliothèque Nationale de Buenos Aires Mariano Moreno.

Époque coloniale

Pendant la période coloniale, le journalisme sudaméricain a été subordonné aux mécanismes de contrôle de l’ancien régime espagnol. En 1791, le Comte Jacques Louis Henri de Liniers, - dont le frère cadet avait reconquis Buenos Aires et était devenu Vice-roi des Provinces du Río de la Plata - proposa au Vice-Roi d’alors, Arredondo, un projet pour fonder un journal en espagnol à Buenos Aires. Il y tenait compte du fait que cette capitale était la seule du Vice-royaume à ne pas posséder de journal et que, de par sa position et son commerce, elle était l’une de celles qui en avait le plus besoin comme moyen de communication entre ses habitants. Il a suggéré le nom de La Gazeta ; on y informerait à propos des faits du gouvernement, des règlements de la police, et de tout ce qui avait trait à l’ordre public, ainsi que des prix du blé, de l’orge, du vin espagnol, parmi d’autres comestibles, de la terre, le charbon, l’arrivée des bateaux, entre autres.

Pourtant, on devrait attendre dix ans avant que la publication d’un journal ne soit autorisée dans le Vice-royaume. Alors qu’à Lima, à la fin du siècle mentionné, la métropole autorisa la parution de quatre journaux, au Río de la Plata on n’en a publié qu’un et seulement en 1801, le Telégrafo Mercantil, lequel a eu le soutien des sociétés patriotiques, académiques et littéraires de Buenos Aires.

Premières années de vie indépendante

Au lendemain du processus d’émancipation, la presse américaine a commencé à connaître un développement important, malgré les grandes restrictions existantes.

Lors de l’avènement de la Révolution de Mai, il n’existait dans la ville de Buenos Aires qu’une imprimerie, celle des Niños Expósitos (Enfants Trouvés). Dès lors, les Juntes patriotiques ont utilisé la presse comme instrument d’appui à leurs idéaux émancipateurs. La Junte de Mai a défendu le principe de la liberté de la presse. Dans cette nouvelle étape, en octobre 1811, il a été disposé que n’importe qui pouvait ouvrir une imprimerie, ce qui a permis l’apparition de nombreux journaux.

En mars 1818 est fondé le premier journal français à Buenos Aires, L’Indépendant du Sud (1818). Son directeur, Charles Robert de Connaut fut contraint, avec les autres rédacteurs, de rentrer en France après la chute de Napoléon. Il s’agissait d’un journal politique, littéraire et commercial, rédigé en français et en espagnol, dont l’existence ne s’étira que le long de quelques semaines. Accusés de conspiration contre le gouvernement argentin, ses fondateurs Connaut et Lagresse - lequel faisait aussi partie du groupe de rédaction - furent condamnés à mort et exécutés, malgré les négociations entreprises pour leur éviter un si funeste destin.

Ce n’est qu’en 1821 que paraît L’Occident, qui n’éveilla pas de soupçons de la part du gouvernement de Martín Rodríguez, gouverneur de la Province de Buenos Aires. Le journal prit même la défense de celui-ci à l’encontre du Père Castañeda, qui dans sa publication La Verdad Desnuda (La Vérité Nue), battait en brèche le gouvernement en place. Ce journal français leur fut donc d’une grande utilité. Après le départ de Castañeda à Montevideo, L’Occident disparut à la suite de la publication de son deuxième numéro.

Après ce tragique début, le parisien Jean Lasserre publia une série de journaux. Le premier, L’Écho Français, sorti en 1826 (1826-1827), était un journal de dimanche. À la suite de la publication de 72 numéros, Lasserre tenta d’en faire un quotidien, mais cela se révéla trop ambitieux pour l’époque. À cause de son style critique et satyrique, il s’attira des problèmes avec le gouvernement. En outre, le nombre de Français et de potentiels lecteurs étant bas, ceci en entraîna la fermeture en 1827. Cette même année, il publia le journal L’Abeille (1827), journal qui s’occupait de politique, de littérature et de nouvelles. Toujours fidèle à son style, il sortait le mercredi et le samedi; il atteignit à peine 26 numéros. En 1828, on a vu surgir Le Censeur, journal à caractère politique et littéraire, d’opposition satyrique; il ne paraissait que trois fois par semaine. Peut-être la fréquence était-elle excessive pour un public lecteur encore limité et il a cessé d’exister quelque temps après. La même année, Lasserre lança une série de pamphlets critiquant le gouvernement. Autant de publications ayant une existence courte et cette fois-ci en espagnol. Après avoir mené une vie agitée dans le monde du journalisme, Lasserre quitte sa profession pour fréquenter les hommes qu’il avait autrefois critiqués.

Gouvernement de Rosas

L’époque où Juan Manuel de Rosas a gouverné a coïncidé avec le gouvernement en France du roi Louis Philippe I. En Argentine, on légiféra en matière de publications et, encore une fois, le contrôle officiel sur les imprimeries et les journaux fut institué. Cette étape a été spécialement difficile pour la presse française en Argentine, étant donné les conflits qui se sont succédés à cette époque-là par rapport au blocus français au Río de la Plata. Les publications françaises ont eu une vie encore plus éphémère.

Au cours de cette période, on a publié en 1829 Le Spectateur Français (1829). C’était un journal politique, commercial et littéraire. Sa situation s’est compliquée avec le blocus et il a disparu après la publication de 23 numéros.

Deux ans plus tard, le Consul de France a impulsé la fondation de L’Étoile du Matin (1831). Son rédacteur principal était le Chancelier du Consulat, mais on n’en a publié que 20 numéros. Pour le remplacer, cette même année parût Le Flâneur (1831-1832), qualifié d’une façon ambiguë de politique et littéraire. Son existence semblait assurée puisque son directeur était Pedro de Angelis, ami et conseiller de Rosas, mais il n’y a eu que 12 numéros de parus. Cette même année on a publié Le Narrateur Français (1831), qui a fermé après avoir publié 8 numéros. Après la parution d’autres publications, extrêmement mineures et très éphémères, en 1834 sort L’Écho des Deux Mondes (1834). Son directeur, le Chancelier du Consulat, était l’ex rédacteur en chef de L’Étoile du Matin (1831). Cette nouvelle publication, dont on n’a publié au total que 11 numéros, sortait deux fois par semaine. La même année on a vu surgir une nouvelle publication, L’Abeille (1834) qui n’avait rien à voir avec la publication du même nom. Promue par le Comte Brodart, elle a eu 20 numéros.

Six ans plus tard paraît Le Messager Français (1840-1841), journal à caractère politique, commercial et littéraire, qui quitte la scène après la publication de 33 numéros. En 1843 surgit Le Patriote Français (1843) ; il ne publie que 3 numéros, et reparaît en 1852 avec 6 numéros. En 1853, après la chute de Rosas, il sort comme bihebdomadaire pendant quatre mois.

Il est à noter qu’entre les années 1841 et 1847, le journaliste et historien Pedro de Angelis a publié une revue en espagnol, français et anglais intitulée Archivo Americano y Espíritu de la Prensa del Mundo (Archive Américaine et Esprit de la Presse du Monde).

Pendant ces années-là, des journalistes français ont publié un journal appelé Courrier de la Plata. Son nom a été repris plus tard en Argentine.

Cette succession singulièrement nombreuse d’initiatives tendant à établir des journaux écrits en langue française à Buenos Aires, montre la vigueur d’une collectivité étrangère influente et s’insère dans l’instabilité politique du fleuve de La Plata de la période initiale. Les difficultés ultérieures attribuables aux caractéristiques du régime de Rosas ont joué sur la presse en général.

Deuxième moitié du XIX e siècle: promulgation de la Constitution Nationale de 1853

Le gouvernement de Rosas une fois demis, après la bataille de Caseros en 1852, la libre expression des idées, disposée dans la Constitution Nationale de 1853 dans son article 14, s’accélère. Une nouvelle étape s’ouvre dans la vie du pays. Le nombre de journaux, de quotidiens et de revues s’accroît. On assiste à la création de puissantes entreprises éditoriales. L’immigration aussi - dont l’immigration française - connaît un développement important. De nombreuses publications prospèrent, grâce au climat général. On voit surgir pour la première fois des revues françaises publiées en Argentine.Ainsi, la décennie de 1850 sera témoin de l’apparition d’une série de journaux, dont

  • Le Progrès (1853), fondé par Saint Guilly et Gaillard, qui publie 98 numéros ;

  • Le Commerce (1853-1854) qui, bien que rédigé en français, aspirait à ne pas s’adresser qu’aux Français ; il ne vivra qu’une année ;

  • L’International (1855), qui avait comme finalité de répondre aux besoins de la colonie française en Amérique du Sud, et qui disparaît après la publication de 70 numéros ;

  • L’Union (1855), journal politique, littéraire et commercial fondé par Edouard Vitry, attaqué par le journaliste, éducateur et plus tard président Sarmiento, qui publia dans le journal El Nacional des articles contre la presse étrangère. Particulièrement contre L’Union et L’International ;

  • L’Écho du Commerce (1855-1856), qui eût Jules Rossete pour directeur et dont le rédacteur en chef, Charles Quentin, avait déjà collaboré dans Le Commerce et avait en outre exercé le journalisme en France. Ce journal s’est occupé des affaires commerciales intéressant la colonie française en Argentine ; il a inclus des nouvelles politiques de la France, a évité de donner des nouvelles politiques de l’Argentine, même s’il a pris parti pour le journaliste, historien, militaire et futur président Mitre; le dernier numéro est sorti en 1856 ;

  • L’Émigration (1856), fondé par Becherelle Jeune et J. Pelissot ; cette publication se voulait destinée à la collectivité de l’époque ; elle disparaît cependant après 24 numéros ;

  • L’Union Etrangère (1857-1859), fondé par Charles Devins, qui parvient à publier 204 numéros, après quoi le journal devient L’Union Franco-Italienne (1859). Son directeur en chef, Saint Guilly, avait déjà collaboré dans Le Progrès. Sa publication sera arrêtée au bout de cinq mois.

Au cours de la décennie suivante paraît un journal quotidien, L’Époque (1861). Fondé par Jean Yfernet ; son directeur manquera malheureusement des qualités nécessaires pour mener à bien son entreprise. La collectivité française de l’Argentine n’ayant aucune publication, il en fallait bien une. Notamment, compte tenu du fait qu’en 1861 paraît le journal anglais The Standard, qui intercalait dans ses colonnes une section française dont la rédaction fut confiée à M. Pongerand. Celui-ci fonda un nouveau journal en juin 1863, pour lequel il reprit un titre publié dix ans plus tôt, Le Progrès (1863-1865). Il fermera au début de 1865, peu avant que ne naisse un nouvel organe de la presse française en Argentine, qui devait jouer un rôle très important et qui réussirait à exister pendant 81 ans. Ce sera Le Courrier de La Plata (1865-1946).

Fondation du Courrier de La Plata, important journal français du Río de la Plata

La parution du Courrier de La Plata s’inscrit dans un moment caractérisé par la fondation des journaux les plus importants des collectivités du XIXe siècle liés au processus d’immigration argentin. Parmi eux on peut mentionner :

  • The Standard, organe de la collectivité britannique ; fondé en 1861, il sortira pendant quelque temps de l’imprimerie du fondateur du Courrier de La Plata, Joseph Alexandre Bernheim ;

  • El Correo Español, destiné à la collectivité espagnole, a été publié pour la première fois en juillet 1871 ;

  • L’Operario Italiano, lié à la collectivité italienne, sort en janvier 1873 ;

  • The Buenos Aires Herald, feuille de nouvelles écrite en anglais, fondée en 1876 ;

  • La Patria Italiana, sorti la même année ;

  • Le Deutsche La Plata Zeitung, en 1877, destiné à la collectivité germanique ;

  • La Nazione Italiana, en 1883 ;

  • L’allemand Argentinisches Tageblatt en 1889 ;

  • Le Courrier Suisse en 1893 ;

Par la suite, d’autres journaux seront fondés, comme les basques La Euskaria et La Baskonia, le gallicien El Eco de Galicia, le grec Prójamos, le russe Novey Mir, les juifs Idishe Presse ou Nueva Sión. Le Courrier de La Plata fût un journal politique et commercial dont l’apparition remonte au 1er juillet 1865. Fondé et dirigé par Joseph Alexandre Bernheim, exilé de l’année 1848 et propriétaire d’une imprimerie reconnue, d’où il lança son premier numéro. Pour garantir la nouvelle entreprise, Bernheim réalisa préalablement avec ses collaborateurs une étude approfondie des causes ayant entraîné, peu de temps après la date de leur lancement, l’échec des multiples initiatives tendant à créer des journaux français à Buenos Aires.4 4 On retrouve, à l’origine du journal, un triumvirat sous la conduite de son directeur, et formé par les éducateurs Amadeo Jacques, Alejo Peyret et Alberto Larroque. Il faut en outre citer les noms de l’éducateur Raúl Legout et des journalistes León Walls et Eugenio Perrot. Plus tard, ils seront rejoints par Alfredo Ebelot, Emilio Daireaux, Henri Papillaud, Bridaine appelé Genulphe Sol, Lacaze, Edouard C. Nadaud, Paul Lourier, Victor Mailliavin. Ces hommes partageaient, pour beaucoup d’entre eux, la particularité d’être en plus des éducateurs, ce qui était en France, l’équivalent d’un bon écrivain. Ils ont conformé une équipe répondant à un programme idéologique qui fut nettement républicain.

Son fondateur distribua ce journal des deux côtés du Río de la Plata. Il mit ainsi en contact, commercialement et culturellement, les collectivités françaises établies en Argentine et en Uruguay non seulement entre elles mais encore avec le milieu qui les recevait. Naturellement, avec la France aussi et dans une moindre mesure avec d’autres pays du monde. Il a pensé que cela intéresserait ceux qui envisageaient de quitter leur pays et aussi ceux qui désiraient promouvoir les grandes possibilités du commerce et de l’industrie entre ces pays. Le journal s’est chargé de fournir dans ses articles pour l’étranger des renseignements utiles concernant cet objectif. En se plaçant dans la forte dynamique du commerce français, il a précisé que l’aspect commercial serait traité dans Le Courrier de La Plata avec le plus grand soin.

Sans doute ce journal a connu un grand succès et il a eu en général un accueil très favorable. En dépit de cela, il en surgira d’autres qui lui feront la concurrence.

Parution d’autres journaux, à la même époque

Début 1871 paraît Le Républicain (1871), fondé par l’écrivain Alfred Ebelot, qui avait été secrétaire de l’importante Revue des Deux Mondes en France, sous la direction de Buloz. Cependant, en raison de la terrible épidémie de fièvre jaune, le journal est obligé de suspendre sa publication au mois d’avril de cette même année, après avoir sorti 119 numéros. En 1871, on voit surgir La France en Amérique (1871), fondé par Budaille, mais le fait d’être un ancien communard ne l’a pas avantagé dans le milieu et faute de lecteurs, le journal fermera. Un autre communard français appelé Pourille, qui a utilisé le pseudonyme de Stanislas Blanchet, est arrivé à Buenos Aires en 1875 et il a publié un journal appelé Le Révolutionnaire (1875), dont l’existence a été brève. Cette même année, Levasseur reprend le nom du Républicain (1875), publié précédemment par Ebelot. Il ne tiendra que quinze jours.

Au début de la décennie de 80, L’Union Française (1880-1891) devient une concurrence plus sérieuse pour Le Courrier de La Plata. Cette publication à caractère politique, commercial, littéraire et scientifique, a collaboré dans la défense de l’immigration française ainsi que dans le soutien aux idées concernant la tradition latine. Fondée par Emile Daireaux et Alfred Ebelot, deux personnalités connues et estimées dans la colonie française. Daireaux, qui était avocat, connaissait bien les questions concernant l’Argentine et Ebelot avait une large formation littéraire. Daireaux a été le spécialiste de la politique française, défenseur de la Troisième République dans son pays natal et secrétaire de la célèbre Revue des Deux Mondes. Son rédacteur en chef était Paul Ribaumont, ancien officier de chevalerie ayant participé à la Guerre franco-prussienne (1870-71). Plus tard, ils rentreront tous dans la rédaction du Courrier de La Plata. En 1881 paraît La Vérité (1881), mais il est retiré précipitamment du marché. En 1882 naît le Petit Journal (1882), qui disparaît peu de temps après. Ceux qui estimaient qu’un seul journal français ne suffisait pas pour les besoins de la colonie ont dû impulser en 1886 L’Indépendant (1886), qui a fermé peu de temps après sa parution pour ressortir deux ans plus tard. En 1888 on a lancé le journal L’Immigrant (1888), et l’année suivante La Marsellaise (1889). Ce dernier a été fondé par Paul Fournier qui, quelques années après, le remplaça par La Lanterne (1894). Cette publication disparut peu après en raison de difficultés avec l’imprimeur.

En 1890 naît un autre journal, dont l’existence sera un peu plus longue que celle de ceux qui le précédèrent. C’est Le Petit Journal (1890-1898) Son président est Alexandre Laprade, son vice-président Steinfeld, et dans le conseil d’administration figurent Basset, Mermoz et Iñurriaga. Le rédacteur en chef, Louis Casabona, utilisait fréquemment le pseudonyme Vindex. Entre autres, Emile Daireaux, qui utilisait le pseudonyme Dr. Pangloss, devait y écrire aussi. Ce journal fut privé et de son directeur et de son rédacteur en chef ; il ne put donc pas continuer. Une fusion fut alors réalisée entre cette publication et Le Courrier de La Plata. Ceci mit fin à toute concurrence entre les journaux français de l’Argentine antérieurs à 1890. C’est donc Le Courrier de La Plata qui gardera une position solide jusqu’en 1946, année de sa fermeture, et qui sortira vainqueur dans l’histoire du journalisme français. Il faut mentionner qu’en 1894 parut Le Décadent, journal à prétentions littéraires, qui s’est proposé de soutenir en Argentine la Nouvelle École Poétique Française, qui était entrée en lutte avec les Parnassiens, mais il n’y avait pas à Buenos Aires un milieu capable de soutenir ce genre de publication. Cette même année surgira une nouvelle publication, Le Courrier Français, fondé par Clodomir Hileret, l’un des pionniers de l’industrie sucrière à Tucumán, qui nomme Paul Groussac comme directeur, à l’époque directeur de la Bibliothèque Nationale, et incorpore comme collaborateur principal Ulric Courtois, architecte qui a pris part à la construction de l’Eglise néogothique de Luján. Il est à noter qu’en 1898 Le Petit Journal (1890-1898) change de titre et adopte celui de La France (1898). Son existence sera très brève.

Imprimeurs et nouvelles technologies de la communication

Deux facteurs - liés à la France - joueront un rôle très important dans le développement général du journalisme du Rio de la Plata au XIXe siècle. Dans une certaine mesure, ils ont contribué eux aussi à l’existence de la presse française locale, ce qui sera le cas du Courrier de La Plata, journal qui a su incorporer rapidement les nouvelles technologies de la communication. L’un des facteurs a été l’influence des imprimeurs français dans le Río de la Plata. C’est le cas de Bernheim, avec son imprimerie, la plus moderne de l’époque, où on a imprimé aussi des journaux argentins importants, dont : La República (qui a incorporé pour la première fois le système de vente dans la rue en Argentine, avec les crieurs de journaux, en suivant le modèle français), The Standard, El Plata, La Nación Argentina, El Censor, La Reforma Pacífica, parmi d’autres publications importantes.

L’autre facteur est lié à l’apparition d’entreprises spécialisées ou d’agences de presse fournissant de l’information quotidienne aux journaux et au développement technologique qui a facilité cette tâche - le télégraphe. À l’époque, l’agence de presse Havas a joué un rôle central. En plus, elle a constitué de par son affinité latine, dans toute la région latino-américaine, le principal intermédiaire entre les sources des nouvelles et les mass-médias. L’agence Havas, prédécesseur de France Presse, a été le précurseur de l’agence de presse moderne. Cette agence de presse y a introduit le concept de rapidité dans le travail informatif. Cela a coïncidé avec la fondation croissante des journaux vraiment informatifs.

Il est à signaler que l’agence Havas a dû lutter pour trouver sa place devant les compagnies qui exploitaient les câbles, non seulement en matière de tarifs mais aussi en ce qui concerne l’abolition du maximum de mots permis. Cette agence a été la première à ouvrir une filiale à Buenos Aires en 1877, son premier directeur a été Monsieur A. Prévot. Le journal La Nación a utilisé ces services pour la première fois en Agentine à partir de cette année-là. Les nouvelles arrivaient par câble à Montevideo et de là, en bateau à vapeur, à Buenos Aires; avec le temps les services se sont améliorés, grâce à Monsieur Prévot, cité ci-dessus, aussi bien qu’à Messieurs Bacenni et Gasser. Ultérieurement, l’intervention de Monsieur Charles Houssay, qui est arrivé de France pour exercer le poste de directeur général de l’agence pour l’Amérique du Sud, a été décisive. Il est resté dans cette ville jusqu’à 1912, année où il est rentré à Paris pour occuper le poste d’administrateur délégué et plus tard de vice-président de la Société Anonyme Havas. Lui succédera le vicomte Jacques Delalot, qui sera pendant vingt-six ans le directeur général pour l’Amérique du Sud. Il sera remplacé dans le poste de la gérance par Messieurs Loti Catán et Lorain .

À l’époque l’agence Havas a été la première à avoir recours à la télégraphie sans fils. Elle installa en 1922, à Saavedra, un poste de réception relié au poste émetteur situé en France, à Pontoise, non loin de Paris. Aux transmissions sur ondes longues suivront les transmissions sur ondes courtes. La Deuxième Guerre Mondiale portera un coup très dur à l’agence Havas, qui sera scindée en deux durant l’occupation allemande. L’une de ces moitiés, destinée à la publicité et avec siège à Paris, conservera le nom de Havas. L’autre, transportée dans la zone libre, devint l’Agence Télémondiale. À cause de cette situation, l’agence Reuter prit la place des Alliés à Buenos Aires. Peu de temps après, l’Agence Télémondiale disparaît.

Après la Libération, on assistera à la naissance de l’agence France Presse, considérée comme sa continuatrice. Elle s’implantera partout où Havas l’avait fait avant, occupant ainsi une place d’une grande importance dans la presse argentine. Il ne fait aucun doute que l’agence Havas a joué un rôle de premier plan quant à l’histoire du journalisme en Argentine.

Début du XXe siècle

Parmi les publications françaises du début du XXe siècle on a vu naître: Le Français (1902), Le Courrier Français (1913), La Razón Francesa (1915), Le Journal Français (1917), La Voix de France (1932), La France Nouvelle (1942), L’Alouette (1942), Écho de France (1946).

Cependant, tout comme les autres journaux en langue française parus à Buenos Aires après 1818, ils ont duré peu de temps, si bien que Le Courrier de La Plata - fermé en 1946 - a été le quotidien français le plus important de l’Argentine, étant donné sa durée - 81 ans - et son style novateur.

Malgré cela, Le Courrier de La Plata connaîtra encore une fois quelques difficultés. En 1902, des désaccords se produisent entre Bernheim - son directeur - et Charles Seguin - directeur du Casino -. Pour cette raison, Seguin décide de fonder Le Français (1902-1904). Son rédacteur en chef a été L’Huissier et son secrétaire de rédaction Ernest Villers. Deux ans plus tard, les conflits entre les fondateurs ayant été surmontés, ce journal fusionne avec Le Courrier de La Plata, ce qui fait que ce dernier se retrouve sans concurrence, maintenant pendant dix ans.

Au cours de la période des deux guerres mondiales, deux journaux ont excellé: La Voix de France (1932) et La France Nouvelle (1942). Tous les deux ont transmis les nouvelles en cherchant la coopération au sein de la collectivité pour aider leurs compatriotes.

Première Guerre Mondiale

En 1913 paraît Le Courrier Français (1913-1914), fondé par Clerté de Solwyns, ancien rédacteur du Courrier de La Plata. Mais celui-ci ne fera pas long feu en raison des conflits concernant la publicité. Son fondateur rentrera en France et de là, il télégraphiera les évènements de la Première Guerre Mondiale au journal la Gaceta de Buenos Aires. Deux ans plus tard fait son apparition La Razón Francesa (1915), rédigé en français et en espagnol. Cette publication défendait la France sous le prisme anti-germanique. Elle est sortie de l’imprimerie Bouxin et elle a été fondée par Louis Cogniat, journaliste qui avait travaillé en France dans Le Matin et ici dans Le Français (1902-1904). Il a obtenu avec un certain succès quelques fonds pour le journal à travers le responsable de la publicité, mais ce journal a fermé peu de temps après, encore une fois à cause des problèmes financiers.

Un conflit entre le chef du Courrier de La Plata et son conseil d’administration pendant la Première Guerre Mondiale, engendrera une absence d’articles sur les évènements belliqueux. C’est pourquoi des représentants de la communauté française argentine promeuvent la fondation d’un nouveau journal en 1917. Il s’appellera Le Journal Français (1917) ; son directeur et rédacteur en chef a été Papillaud ; son secrétaire de rédaction Leon Lenain, qui avait été rédacteur dans La Prensa, Le Courrier de La Plata, La Argentina et El Diario. Dans ce dernier, qui avait été dirigé par Manuel Láinez, Papillaud avait travaillé dans la rédaction après son départ du Courrier de La Plata. Le correspondant du Journal Français (1917-1919) en France était Paul Fort ; il envoyait des articles où il décrivait Paris pendant la guerre.

À la fin de la guerre, les différences entre les Français se sont atténuées et un nouveau ministre français à Buenos Aires a décidé de fusionner les deux journaux en 1919, moment où la paix a été signée à Versailles. On a repris Papillaud dans Le Courrier de La Plata, maintenant comme secrétaire général et Le Journal Français a été fermé. Pendant vingt ans, Le Courrier de La Plata sera le seul quotidien des Français en Argentine.

Seconde Guerre Mondiale

Pendant la Seconde Guerre Mondiale sera créé le Comité De Gaulle de Buenos Aires. Son président, Monsieur Albert Guérin, publiera le 12 juin 1940 un journal appelé Pour La France Libre (1940). Son but était d’informer ses adhérents qu’ils se rangeaient du côté des Alliés et d’enrôler les jeunes dans les légions que l’on organisait en Angleterre. Plus tard, il est devenu un bulletin largement diffusé parmi les Français. En 1943 il redevient un journal ; il s’appellera dorénavant La France Nouvelle (1943-1946). Parmi ses premiers directeurs se compta Monsieur Bertrand Gèse, employé de l’Agence Havas, envoyé en Amérique du Sud pour diriger les services d’information du Comité De Gaulle à Londres, ainsi que Monsieur Robert Weibel Richard, qui venait de quitter son poste d’attaché culturel français pour s’embarquer dans le mouvement de la Résistance, aussi bien contre les Allemands que contre le gouvernement de Vichy.

Peu de temps après, ils quitteront tous les deux la direction de La France Nouvelle. Monsieur Gèse rentrera en Europe pour s’occuper du service d’information, tandis que Monsieur Weibel Richard se consacrera à la fondation de l’Instituto Francés de Estudios Superiores (Institut Français d’Êtudes Supérieures). Le nouveau directeur de la publication française sera Monsieur A.R. Fabiani, qui avait collaboré dans La Voix de France de Monsieur Vermorel. Il avait, en outre, fondé La Revue Francaise, qui durera deux ans. Une fois la guerre finie, M. Fabiani rentrera en France pour devenir correspondant de ce journal, qui fut alors dirigé par Monsieur Schwarz, connu sous le pseudonyme de Gauthier. Il était revenu récemment en Argentine et il connaissait peu le milieu, ce qui fait que le journal a fermé en novembre 1946. Pendant cette Deuxième Guerre, il y a eu un journal pétainiste appelé L’Alouette (1942), fondé par Monsieur Pierre Versini, qui a fermé après la chute du Maréchal.

Les années ultérieures et l’étape finale

Après la fermeture du Courrier de La Plata en 1946, on a vu surgir une nouvelle publication appelée Écho de France (1946-1947), dirigée par Monsieur Clément Rodolausse, qui a publié pendant la Guerre un journal en espagnol appelé Fiat Lux, lequel a défendu la politique de Vichy. La publication s’est occupée de la nouvelle politique. Bien qu’il n’ait pas pris parti d’une façon très marquée, il s’est déclaré anticommuniste. Il a fermé au mois d’avril 1947.

De tous les pays américains, l’Argentine a été non seulement le pays ayant reçu le plus grand nombre de Français émigrés de leur terre natale, même si beaucoup d’entre eux sont plus tard rentrés dans leur pays ou bien ont choisi d’autres destinations, mais aussi - d’après ce que soutient le journaliste Papillaud - celui qui a eu le plus de publications en français. Ces publications sont sorties de Buenos Aires, et selon l’auteur en question, il est douteux qu’aux États-Unis on puisse en relever tellement. 5 5 Quant aux revues françaises publiées à Buenos Aires, la première d’entre elles a paru en 1853 sous le nom de Ahseverus Revue Universelle. Au cours du siècle dernier on a publié six autres revues, dont la Revue Illustrée du Río de la Plata et Le Monde Médical. En plus, il y a eu dans cette période des publications hebdomadaires telles que El Mosquito (revue de caricatures), ou El Avisador de Forlet, publication de petites annonces commerciales qui avait un tirage de 5.000 exemplaires; d’autres qui paraissaient mensuellement comme L’Immigrant, organisme des intérêts de l’immigration française, qui avait un tirage de 2000 exemplaires ; en plus il en a existé d’autres qui étaient publiées hors de Buenos Aires : il faut considérer aussi d’autres publications en français dont les propriétaires étaient suisses ou belges, parmi d’autres publications qui étaient aussi publiées dans cette langue. Au XXe siècle on a sorti beaucoup de revues françaises publiées à Buenos Aires, telles que L’Écho Français, Variétés, La Revue du 14 Juillet, La Lorgnette, L’Intermédiaire, Gallia, Paris, L’Art au Foyer, Francia, La Semaine Commerciale, Les Annales, L’Action Française, Athena, Latinidad, Remember, El Comercio Francés en el Río de la Plata, Lutecia, La Voix de France, La Revue Française, Pour la France Libre, Lettres Françaises, Elle, etc.

Malgré l’essor de la presse française au Río de la Plata et en dépit son importance, Buenos Aires verra disparaître, après la Seconde Guerre Mondiale, les deux journaux français qui existaient, dont Le Courrier de La Plata. Ensuite, d’autres publications feront leur apparition, comme par exemple Le Quotidien, en plus des journaux d’intérêt local comme à Pigüé, colonie d’immigrants aveyronnais fondée en 1884.

A l’heure actuelle, par rapport à la floraison journalistique locale d’époques révolues, les publications existantes sont très peu nombreuses. On peut mentionner Le Trait-d’Union, journal informatif à circulation limitée, sur internet www.lepetitjournal.com, et dans des termes plus larges, Le Monde Diplomatique édité en espagnol en Argentine. Pour finir, il faut signaler la diffusion à travers les abonnés ou les souscripteurs, ce qui booste la vente extérieure des publications journalières. Bien que le prix du transport soit coûteux, la France a une politique favorable à ce sujet. Même à l’heure actuelle, le rôle de la presse française à l’étranger est d’une grande utilité pour établir des liens avec ces français émigrés et pour maintenir vivante la présence culturelle, politique et commerciale de la France dans d’autres pays.

Références

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  • WEILL, Georges. El periódico. Orígenes, evolución y función de la prensa periódica Mexico, D.F.: Ed. Limusa, 1994.

Notes

  • 1
    Cibotti, Ema: “1880-1890, une décennie de presse italienne à Buenos Aires. Leadership et trajectoire publique de ses principaux hommes.” Mémoire de Maîtrise FLACSO, avril 1995 ; directeur : Dr. Natalio Botana, pg. 1. Parmi les travaux tournant autour de thématiques et de visions traitées par différents journaux des collectivités étrangères, il convient de citer : Grazia Dore “Un journal italien à Buenos Aires (1911-1913)”, dans : L’immigration italienne en Argentine, Fernando Devoto-Gianfausto Rosoli, Edit. Biblos, 1985(publié à l’origine en 1964) ; l’auteure analyse quelques exemplaires du journal La Patria degli Italiani. Baily, Samuel L. “The Role of Two Newspapers and the Assimilation of the Italians in Buenos Aires and São Paulo 1893-1913”, International Migration Review, v. 12, n. 3, Center for Migration Studies, NY, USA, 1978 ; cette étude est réalisée sur la base de deux journaux exerçant une très grande influence sur la collectivité italienne, La Patria degli Italiani, publié à Buenos Aires, et le Fanfulla de SãoPaulo, de la ville brésilienne du même nom. L’étude explore le rôle joué par ces journaux dans le processus d’immigration et d’acculturation ; l’on tente de cerner leurs influences respectives et l’on conclut en soutenant que les dites publications ont renforcé l’identité par rapport à l’Italie, ce qui constitua de fait une limitation à l’assimilation des immigrants italiens dans leurs nouveaux pays d’implantation. Ce groupe d’immigration restera ainsi exclu de certains groupes sociaux et de certaines occupations jusqu’à la Première Guerre Mondiale. Romolo Gandolfo “Inmigrantes y política en Argentina: la revolución de 1890 y la campaña em favor de la naturalización automática de residentes extranjeros” [« Immigrants et politique en Argentine : la révolution de 1890 et la campagne en faveur de la naturalisation automatique des résidents étrangers»], dans: Estudios Migratorios LatinoamericanosGANDOLFO, Rómolo. “Inmigrantes y política en argentina: la revolución de 1890 y la campaña en favor de la naturalización automática de residentes extranjeros”. In: Estudios Migratorios Latinoamericanos, en 6, abril 1991, n. 17, Bs.As., p. 23, año 6, abril 1991, n. 17, p. 23; ce travail examine la nationalisation et les droits politiques des étrangers et la façon dont ce thème est traité fondamentalement par des journaux de la collectivité italienne; le journal français Le Petit Journal y est aussi brièvement cité. Ce même auteur a aussi publié un travail intitulé “Les sociétés italiennes de secours mutuel de Buenos Aires: questions de classe et d’ethnie au sein d’une communauté d’immigrants (1880-1920)”, dans: Asociacionismo, trabajo e identidad étnica. Los italianos en América Latina en una perspectiva comparada [Associationnisme, travail et identité ethnique. Les Italiens en Amérique Latine dans une perspective comparée], F.J. Devoto-E.J. Míguez (compilateurs), CEMLA-CSER-IEHS, Bs.As., 1992; la publication cite plusieurs journaux de la collectivité italienne. On peut aussi mentionner le travail de Paride Rugafiori, Perrone da Casa Savoia all’Ansaldo, Torino, Utet, 1992WEILL, Georges. El periódico. Orígenes, evolución y función de la prensa periódica. Mexico, D.F.: Ed. Limusa, 1994.; dédié à la figure de Fernando María Perrone, Italien inséré dans le pouvoir politique et économique de la fin du XIXe siècle. De Fernando J. Devoto Le migrazioni italiane in Argentina. Un sagzio interpretativo, Instituto Italiano per gli Studi Filosofici Seminari di Storia, Nápoles, 1994; l’on y inclut une analyse de la nouvelle identité ; l’on y étudie le rôle des associations et des journaux italiens en Argentine. Marshall, Oliver The English-Language Press in Latin American Studies, University of London, Londres, 1996OTEIZA GRUSS, Viviane I. Alberto Larroque y Alexis Peyret, intelectuales del sud-oeste francés en la región del Plata. In. DORNEL, Laurent (ed.). Des Pyrénées à la Pampa: une histoire de l'émigration d'élites (XIXe-XXe siècles). Pau : PUPPA, 2013. 314p.; ce travail rend compte des journaux anglais en Amérique Latine.
  • 2
    Avant la Première Guerre Mondiale, il y avait en France 70 journaux différents. Après la Seconde Guerre Mondiale, en 1945, il n’en restait qu'un bon nombre de publications qui a ensuite chuté petit à petit. On en enregistre 12 en 1953. À l’heure actuelle, 1996, il n’existe qu’une douzaine de titres : L’Humanité, Libération, Le Monde, La Croix, L’Evènement, France-Soir, Le Figaro, Le Présent, La Tribune des Fossés, Les Echos, L’Infomation, entre autres. Il en a été de même de la presse régionale à l’intérieur de la France. La plus grande partie de la presse actuellement perd de l’argent, ce qui n’était pas le cas au cours de ce que l’on appelle l’âge d’or, c’est-à-dire la période allant de 1870 (avec un tirage d’un million d’exemplaires) à 1914 (année où l’on atteignit les 6,5millions d’exemplaires ; en 1991 on est arrivé à 2,5 millions d’exemplaires). D’après Jeannenay, Jean-Noël. Une histoire des Médias. Des origines à nos jours. Edit. Seuil, Paris, 1996.
  • 3
    Pour la reconstruction des données ici citées l’on a pris comme source le Recensement Général de la Population, de l’Édification, du Commerce et de l’Industrie de la ville de Buenos Aires de 1887, Buenos Aires, 1889, Tome II. Premier Recensement National de la Population de la République Argentine, 1869, Buenos Aires, 1872. Deuxième Recensement National de la Population de la République Argentine, 1895, Buenos Aires. Troisième Recensement National de la Population de la République Argentine, 1914, Tomes: I et IX, Buenos Aires. Oteiza, Viviane Inés: Le Courrier de la Plata. Diario de la colectividad francesa rioplatense [Le Courrier de la Plata. Journal de la collectivité française du Rio de la Plata], Mémoire de Maîtrise dans ‘Sociología de la Cultura y Análisis Cultural’ [‘Sociologie de la Culture et Analyse Culturelle´], Instituto de Altos Estudios Sociales (IDAES) et Universidad Nacional de San Martín (UNSAM). Mémoire dirigée par l’historienne Ema Cibotti. Oteiza, Viviane Inés: “Bibliotecas y periódicos de inmigración. Una reflexión basada en el estudio del periodismo francés” [“Bibliothèques et journaux de l’immigration. Une réflexion fondée sur l’étude du journalisme français], dans: 5to Encuentro de bibliotecas de colectividades [Cinquième Rencontre des bibliothèques des collectivités, Bibliothèque Nationale, juin 2010PELOSI, Hebe. “Publicaciones francesas en la Biblioteca Nacional”, In: 5º Encuentro de bibliotecas de colectividades, Biblioteca Nacional, juin, 2010.], Biblioteca Nacional, junio, 2010. Papillaud, Henri: Le Journalisme Français à Buenos Aires. De 1818 jusqu’à nos jours, editorial Luis Lasserre, Buenos Aires, 1947. Pelosi, Hebe: “Publicaciones francesas en la Biblioteca Nacional”, dans: 5to Encuentro de bibliotecas de colectividades, Biblioteca Nacional, junio, 2010PELOSI, Hebe. “Publicaciones francesas en la Biblioteca Nacional”, In: 5º Encuentro de bibliotecas de colectividades, Biblioteca Nacional, juin, 2010.. Quesada, Ernesto: “El periodismo argentino (1877-1883)”, dans: Nueva Revista de Buenos Aires, Tome IX, Buenos Aires, 1883. Des données ont été aussi relevées des archives de l’Hémérotèque de la Bibliothèque Nationale de Buenos Aires Mariano Moreno.
  • 4
    On retrouve, à l’origine du journal, un triumvirat sous la conduite de son directeur, et formé par les éducateurs Amadeo Jacques, Alejo Peyret et Alberto Larroque. Il faut en outre citer les noms de l’éducateur Raúl Legout et des journalistes León Walls et Eugenio Perrot. Plus tard, ils seront rejoints par Alfredo Ebelot, Emilio Daireaux, Henri Papillaud, Bridaine appelé Genulphe Sol, Lacaze, Edouard C. Nadaud, Paul Lourier, Victor Mailliavin. Ces hommes partageaient, pour beaucoup d’entre eux, la particularité d’être en plus des éducateurs, ce qui était en France, l’équivalent d’un bon écrivain. Ils ont conformé une équipe répondant à un programme idéologique qui fut nettement républicain.
  • 5
    Quant aux revues françaises publiées à Buenos Aires, la première d’entre elles a paru en 1853 sous le nom de Ahseverus Revue Universelle. Au cours du siècle dernier on a publié six autres revues, dont la Revue Illustrée du Río de la Plata et Le Monde Médical. En plus, il y a eu dans cette période des publications hebdomadaires telles que El Mosquito (revue de caricatures), ou El Avisador de Forlet, publication de petites annonces commerciales qui avait un tirage de 5.000 exemplaires; d’autres qui paraissaient mensuellement comme L’Immigrant, organisme des intérêts de l’immigration française, qui avait un tirage de 2000 exemplaires ; en plus il en a existé d’autres qui étaient publiées hors de Buenos Aires : il faut considérer aussi d’autres publications en français dont les propriétaires étaient suisses ou belges, parmi d’autres publications qui étaient aussi publiées dans cette langue. Au XXe siècle on a sorti beaucoup de revues françaises publiées à Buenos Aires, telles que L’Écho Français, Variétés, La Revue du 14 Juillet, La Lorgnette, L’Intermédiaire, Gallia, Paris, L’Art au Foyer, Francia, La Semaine Commerciale, Les Annales, L’Action Française, Athena, Latinidad, Remember, El Comercio Francés en el Río de la Plata, Lutecia, La Voix de France, La Revue Française, Pour la France Libre, Lettres Françaises, Elle, etc.

Publication Dates

  • Publication in this collection
    9 Sept 2019
  • Date of issue
    2019

History

  • Received
    05 July 2018
  • Accepted
    15 Jan 2019
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