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La Presse Francophone dans les Amériques au XIXe Siècle : état des travaux, premières considérations1 1 Cet article, qui ne vise pas à l’exhaustivité, se propose à partir d’un certain nombre d’exemples de présenter une première approche d’ensemble de la presse francophone, considérée comme presse allophone, dans les Amériques au XIXe siècle.

A imprensa francófona nas Américas no século XIX: situação dos trabalhos, primeiras considerações

RÉSUMÉ

Cet article se fixe pour objectif la mise en évidence, grâce aux travaux de recherche les plus récents, l’importance de la presse francophone publiée dans les Amériques au XIXe siècle. Fragiles, éphémères, ces journaux et ses revues s’inspirent le plus souvent de modèles éditoriaux européens. Ils ont fréquemment à leur tête des personnages mobiles, voyageant d’un pays à un autre, dont les motivations sont variées, allant de l’appât du gain à la diffusion d’idéologies. Ces périodiques représentent tous, quels qu’ils soient, des espaces transculturels en constante évolution.

Mots-clés
Presse; XIXe siècle; francophonie; état des travaux

RESUMO

Este artigo tem por objetivo realçar, graças aos trabalhos de pesquisa mais recentes, a importância da imprensa francófona publicada nas Américas no século XIX. Frágeis, efêmeros, esses jornais e suas revistas se inspiram muito frequentemente em modelos editoriais europeus. Eles são encabeçados por personagens móveis que viajam de um país a outro, cujas motivações são variadas, da possibilidade de fins lucrativos à difusão de ideologias. Estes periódicos representam todos, quaisquer que sejam, espaços transculturais em constante evolução.

Palavras-chave
Imprensa; Século XIX; francofonia; situação dos trabalhos

Grâce aux recherches entreprises depuis quelques années, tant sur l’Amérique du Nord que sur les pays d’Amérique centrale et du sud, l’existence et l’importance - tant quantitative que culturelle - d’organes de presse rédigés en français publiés dans ces deux sous-continents sont désormais reconnus, même s’il est encore trop tôt pour en dresser une cartographie précise. Dans certains pays où les travaux sont plus avancés, comme au Brésil, la mise au jour de ces médias francophones est à l’origine de réflexions nouvelles sur l’histoire de la presse nationale, sur les modèles sur lesquels elle s’est calquée, voire même sur les sources d’inspiration de la littérature nationale.

En Europe, les périodiques francophones qui voient le jour à la fin du XVIIIe et au XIXe siècle2 2 Rappelons l’existence des gazettes francophones du XVIIIe siècle, comme par la Gazette d’Amsterdam. hors de France, en Russie, en Europe centrale, voire dans les Balkans, par exemple en Moldavie3 3 A Balti, ville de Moldavie, naît en 1842 Le Glaneur moldo-valaque, une revue littéraire que tout rapproche de la Revue des deux-mondes, lancée à Paris en 1829. , sont avant tout destinés aux élites éclairées attirés par le rayonnement de la langue et de la culture françaises. Dans certains grands ports comme Salonique ou Izmir, le français est la langue partagée par les populations et par les marchands britanniques, bulgares, français, grecs, levantins, juifs..., qui composent les communautés cosmopolites qui y vivent. Les journaux publiés sur place à leur intention sont le plus souvent rédigés en français4 4 Il existe des cas de journaux bilingues français-anglais. . Dans les Amériques la presse francophone est essentiellement destinée aux petites communautés installées de l’autre côté de l’Atlantique pour y vivre et y travailler. Elle est presqu’exclusivement mise sur le marché par des Français ou des Québécois, pour leurs compatriotes expatriés par choix ou par obligation.

Les organes de la presse en français publiés au nord comme au sud du continent américain, présentent-t-ils des caractéristiques communes, tant dans leur forme que dans leur contenu ? Quels sont les types de périodiques publiés ? Ont-ils été en mesure de trouver un lectorat pérenne ? Qui en sont leurs initiateurs et comment financent-ils leurs publications ? Telles sont certaines des questions que posent la présence dans les Amériques, pendant tout le XIXe siècle, de journaux et de revues en français. Les recherches entreprises jusqu’ici apportent des premiers éléments de réponse qui devront être précisés par la suite.

La presse francophone en Amérique du Nord

En Amérique du Nord, aux États-Unis, en Louisiane, à New York et dans le Massachussetts, mais également en Californie dans les années 1840 (LÜSEBRINK 2018LÜSEBRINK, H.-J. Les almanachs franco-américains des XIXe et XXe siècles : un mode de communication et d’information populaire entre le Québec et les communautés francophones des États-Unis », http://www.medias19.org/index.php?id=15554 (site consulté le 15 septembre 2018).
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), là où vivent des communautés plurilingues, mais également de petits groupes d’émigrés francophones originaires du Québec, une quarantaine d’almanachs, c’est-à-dire des périodiques conçus pour les besoins des classes populaires5 5 Les Lectures du peuple en Europe et dans les Amériques (XVIIe-XXesiècle), H.-J. Lüsebrink, Y.-G. Mix, J.-Y. Mollier et P. Sorel (Dir.). Bruxelles: Editions Complexe, 2003, p. 145. - francophones - ont été publiés. Comme le montre Hans-Jürgen Lüsebrink, ces publications annuelles qui comportent une partie calendaire, des éphémérides, des informations générales, mais également des conseils pratiques, sont liées à « des modèles et des genres textuels transculturels » (LÜSEBRINK, 2003, p. 145LÜSEBRINK, H.-J. Traduire l’almanach populaire : essai de typologie et mise en perspective socio-culturelle. LÜSEBRINK, H.-J., MIX , Y.-G., MOLLIER J.-Y. et SOREL, P. Les Lectures du peuple en Europe et dans les Amériques (XVIIe-XXe siècle). Bruxelles : Editions Complexe, 2003. p. 145.) en provenance d’Europe, plus particulièrement d’Allemagne et de France. Certaines d’entre elles, informatives, comme l’Almanach des dames ou l’Almanach américain, publié au tout début du XIXe siècle à Philadelphie, sont dédiées à des publics « plus fortunés » qui veulent suivre la mode parisienne (LÜSEBRINK, 2018LÜSEBRINK, H.-J. Les almanachs franco-américains des XIXe et XXe siècles : un mode de communication et d’information populaire entre le Québec et les communautés francophones des États-Unis », http://www.medias19.org/index.php?id=15554 (site consulté le 15 septembre 2018).
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), grâce aux gravures commentés présentant les dernières créations vestimentaires, mais également l’actualité littéraire et théâtrale de la capitale française. Plus tard, dans le siècle, à l’instar de l’Almanach du peuple, quelques-uns d’entre eux à vocation plus identitaire tentent d’élargir leur diffusion à l’ensemble des lecteurs francophones de Nouvelle Angleterre, originaires du Québec.

D’autres types de périodiques en français ont été mis sur le marché aux États-Unis, plus particulièrement des organes d’information générale, comme le Courrier des États-Unis - Organe des populations franco-américaines (1828-1938). Ce journal dont la rédaction est à New York a également, dans la deuxième moitié du siècle, une « édition spéciale pour l’Europe ». Il est l’hebdomadaire à la fois le plus important - avec un tirage de près de 17.000 exemplaires au milieu du siècle - et celui qui bénéficie de la plus grande longévité (GROLLEAU-FRICARD, 2009GROLLEAU-FRICARD, A. Le Courrier des États-Unis entre France, États-Unis et Canada (1828-1851), thèse de doctorat en histoire - Université Paris I Panthéon-Sorbonne, Paris, 2009.). Distribué dans les deux Amériques, du Québec au Rio de la Plata, il a été fondé avec le soutien de l’ex-roi d’Espagne et de Naples, Joseph Bonaparte, réfugié à Breeze Point dans le New Jersey, après la chute du premier Empire en 18156 6 En 1839, Joseph Bonaparte quitte le New Jersey pour la France, où il meurt en 1844. . D’abord bonapartiste le Courrier devient, au gré des changements de direction et de régimes en France, monarchiste, puis républicain. Pendant plus d’un siècle, il s’est efforcé d’assurer le lien entre la métropole et les communautés françaises vivants dans les Amériques, comme le montrent les recherches d’Anthony Grolleau-Fricard pour la période 1828-1851.

L’histoire de la presse francophone en Californie a été étudiée par Clifford H. Bissell dans une série de quatre articles, parus dans California Historical Society Quarterly en 1960 (BISSELL, 1960BISSELL, C. H. The French language press in California. California Historical Society Quarterly, v. 39, n. 1, mars 1960, p. 1-18; n. 2, v. 39, juin 1960, p. 141-173; n. 3, v. 39, septembre 1960, p. 219-262; n.4, v. 39, décembre 1960, p. 311-353.). L’auteur montre que c’est dans cet état que, après la Louisiane, le plus grand nombre de journaux en français ont été publiés, principalement à San Francisco et Los Angeles, au cours de la deuxième moitié du siècle, au moment où commence la Ruée vers l’or. Nombreux - plus d’une cinquantaine au XIXe siècle, dont l’auteur fournit la liste détaillée (BISSELL, 1960BISSELL, C. H. The French language press in California. California Historical Society Quarterly, v. 39, n. 1, mars 1960, p. 1-18; n. 2, v. 39, juin 1960, p. 141-173; n. 3, v. 39, septembre 1960, p. 219-262; n.4, v. 39, décembre 1960, p. 311-353., p. 346-350) -, ces hebdomadaires et ces quotidiens ont le plus souvent été éphémères, à l’image du Californien. Organe des intérêts français en Californie (1850) ou encore de la Gazette républicaine (1850), voire encore du Mineur (1859). Pour ce dernier, Clifford H. Bissell souligne l’intérêt qu’il y aurait à y étudier la publicité, véritable reflet de la vie des Français vivant sur la côte du Pacifique. Il mentionne également le Franco-Américain7 7 Aucun exemplaire de cet organe de presse, dont une autre variante du titre a été L’Union franco-américaine, ne semble avoir subsisté. de René Masson (1859), un homme de presse qui connaîtra le succès, quelques années plus tard, en Argentine. Dans les dernières décennies du XIXe siècle, il faut noter la remarquable longévité de quotidiens tels que Le Petit journal8 8 Ce journal est devenu hebdomadaire. (1872-1886) et le Franco-Californien. Courrier de San Francisco (1886-1926), « The only French daily newspaper on the Pacific coast and the Far West », qui prend sa suite.

Clifford H. Bissell indique, parmi les différents types d’organes francophones publiés en Californie, l’existence d’une presse protestataire également présente dans d’autres états, notamment en Louisiane, mais également en Pennsylvanie. C’est ainsi que le militant ouvrier Charles Caron, éminent membre de L’Association Internationale des Travailleurs (AIT) aux États-Unis, fait paraître entre 1871 et 1873 à la Nouvelle Orléans une feuille socialiste intitulée La Commune (CORDILLOT, 2010CORDILLOT, M. Aux Origines du socialisme moderne. La Première Internationale, la Commune de Paris, l’exil. Paris : Les Editions de l’Atelier/Editions ouvrières, 2010, p. 217-219., p. 217-219). Dans certains bassins houillers étasuniens, des mineurs de charbon français renvoyés de leur compagnie pour faits de grève ou pour prosélytisme socialiste ou anarchiste y ont, au cours du dernier quart du siècle, cherchés refuge. Ils sont nombreux dans l’est de la Pennsylvanie, mais aussi à Hastings et à Spring Hill où, en 1889, on dénombre 25 familles et huit célibataires, soit un total de 111 Français (CREAGH, 1992, p. 147CREAGH, R. Socialism in America: the French-speaking coal miners in the late Nineteenth century: In the Shadow of the Statue of Liberty: Immigrants, Workers, Citizens in the American Republic 1880-1920. In: M. DEBOUZY. Urbana et Chicago: University of Illinois Press, 1992.). Parmi eux, nombreux sont les défenseurs de la cause ouvrière. Une fois aux États-Unis, où les conditions de vie et de travail dans les mines sont tout aussi déplorables que dans leurs bassins d’origine, ils militent en faveur de leur amélioration et s’expriment dans des journaux comme La Torpille. Lancé en 1885 avec le soutien de la Société communiste révolutionnaire de New York, ce mensuel au ton violent - diffusé gratuitement - est tiré à 10.000 exemplaires (CREAGH, 1992, p. 145CREAGH, R. Socialism in America: the French-speaking coal miners in the late Nineteenth century: In the Shadow of the Statue of Liberty: Immigrants, Workers, Citizens in the American Republic 1880-1920. In: M. DEBOUZY. Urbana et Chicago: University of Illinois Press, 1992.). Les journaux francophones de ce type dénonçant la détresse et formulant les revendications de ces travailleurs ont été nombreux. La plupart sont localisés en Pennsylvanie, mais sont distribués dans l’Illinois, l’Iowa, le Kansas, le New Jersey, le Wyoming et l’Arkansas (CREAGH, 1992, p. 146CREAGH, R. Socialism in America: the French-speaking coal miners in the late Nineteenth century: In the Shadow of the Statue of Liberty: Immigrants, Workers, Citizens in the American Republic 1880-1920. In: M. DEBOUZY. Urbana et Chicago: University of Illinois Press, 1992.). Un certain Edouard David est à l’origine de La Torpille, mais également du Réveil des mineurs (1890-1893), d’abord publié à Hastings à 5000 exemplaires, puis par la suite à New York, où il lance La Crise sociale en 1894. Au Réveil des mineurs succède en Pennsylvanie L’Ami des ouvriers (1894), puis La Tribune libre (1896-1899), un journal anarchiste comportant des publicités, ce qui est exceptionnel.

La presse francophone en Amérique centrale et du sud

Une importante presse francophone a également prospéré en Amérique Centrale et du Sud, notamment en Argentine, au Brésil, au Mexique, au Pérou et en Uruguay, à laquelle sont consacrés un certain nombre de travaux. Dans ces pays, où de petites communautés de Français vivent et travaillent, des journaux de toutes sortes en français ont été publiés par des hommes d’affaires, des aventuriers, parfois associés à des « journalistes »9 9 Le métier de journaliste est beaucoup moins codifié au XIXe siècle qu’il ne le deviendra au cours du XXe. , le plus souvent formés sur le tas.

En Argentine, Viviane Inès Oteiza Gruss (GRUSS, 2012GRUSS, V. I. Le Courrier de la Plata. Un diario republicano francès en el Rio de la Plata. Editorial académica española, 2012.) signale dans ses travaux l’existence de journaux en français, au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle. Dans la dernière décennie du XIXe siècle, il s’en publie en Argentine une petite dizaine. Beaucoup ont été de courte durée, ce qui n’est pas le cas du Courrier du Rio de la Plata - région dans laquelle vit une petite communauté française - publié de 1865 à 1946. En raison de sa longévité et de la qualité de ses informations, il est considéré en Argentine comme un média important. Les ambitions du Courrier sont à la fois politiques - il défend les idéaux de la Révolution française et la République -, mais également commerciales. En effet, son fondateur Joseph Alexandre Bernheim (1822-1897)10 10 Joseph Alexandre Bernheim est arrivé en Uruguay après la Révolution de 1848, en provenance des environs de Mulhouse, avant de passer par Rosario, puis de s’installer définitivement à Buenos Aires. , qui est à la tête d’une importante imprimerie à Buenos Aires, fait en sorte que son journal - qui est aussi diffusé en Uruguay - lui rapporte de l’argent. Cette publication a été le véhicule, en Argentine, d’une « modernité à l’européenne », comme le sont ailleurs beaucoup d’autres journaux du même type, qu’ils soient rédigés en anglais ou en français. Les modes vestimentaires, les nouveautés littéraires, les évolutions de la vie politique, les avancées dans les sciences et la technologie, mais aussi les modèles éditoriaux et journalistiques transitent dans leurs pages. L’exemple d’Alfred Ebelot (1837-1912) (RAQUILLAT, 2011RAQUILLAT, P. Alfred Ebelot ou le parcours migratoire d’un Français dans l’Argentine de la fin du XIXe siècle. Paris : L’Harmattan, 2011.), ancien de la Revue des Deux mondes devenu journaliste au Courrier de la Plata ou de Joseph Alexandre Bernheim, qui a travaillé au Courrier du Bas Rhin avant de quitter son Alsace natale, éclairent la manière dont les pratiques médiatiques européennes ont pu être introduites dans cette partie du monde. L’influence du journalisme « à la française » en Argentine a fait, en 1947, l’objet d’une étude pionnière d’Henri Papillaud, journaliste lui-même, qui souligne l’importance du phénomène et de ses acteurs (PAPILLAUD, 1909PAPILLAUD, H. Le Journalisme français à Buenos Aires de 1848 jusqu’à nos jours. Buenos Aires : Editorial Luis Lasserre, 1947. Il est également l’auteur de Chroniques argentines. Buenos Aires : Libreria C. M. Joly, 1909.).

Au Brésil, la présence de la presse francophone est, semble-t-il, beaucoup plus ancienne comme le démontrent les très nombreuses recherches qui ont été conduites depuis un certain nombre d’années par Valéria Guimarães11 11 Voir http://www.medias19.org/index.php?id=23788 (2017GUIMARÃES, V. Imprensa franco-brasileira e mediação: Rio de Janeiro e São Paulo, séculos XIX e XX. In: GUIMARÃES, V.; LUCA, T. Impressa estrangeira publicada no Brasil. Primeiras incursões. São Paulo: Rafael Copetti Editor, 2017, p. 87-144.), Tania de Luca (LUCA, 2017LUCA, T. de. Le Gil Blas (1877-1878): humor e politica em prol do ideal republican. In: GUIMARÃES, V.; LUCA, T. R. Impressa estrangeira publicada no Brasil. Primeiras incursões. São Paulo : Rafael Copetti editor, 2017, p. 182-226.), Isabel Lustosa12 12 Voir http://www.medias19.org/index.php?id=23758. Il est intéressant de souligner qu’Isabel Lustosa considère que la presse brésilienne est née anglaise et libérale avec le Correio Braziliense (1808-1822). Isabel Lustosa «Correio Braziliense (1808-1822) : la presse brésilienne est née anglaise et libérale ». (LUSTOSA, 2015LUSTOSA, I. Correio Braziliense (1808-1822) : la presse brésilienne est née anglaise et libérale. In : FREITAS DUTRA, E.; MOLLIER J.-Y. L’Imprimé dans la construction de la vie politique, Brésil, Europe, Amériques XVIIIe-XX e siècle. Rennes/ Presses Universitaires de Rennes, 2015, p. 331-341. ) et Monica Pimenta Velloso (VELLOSO, 2015VELLOSO, M. Circulações do humor franco-brasileiro. A revista Ba-Ta-Clan (1867-1871) na impresa carioca. In : LUCA, T. R.; GUIMARÃES, V. Impressa estrangeira publicada no Brasil. Primeiras incursões. São Paulo : Rafael Copetti editor, 2017, p. 145-181.), notamment. Ces travaux mettent en évidence, l’importance numérique - un peu plus d’une cinquantaine de titres ont été publiés dans ce pays, principalement à Rio et à Sao Paulo -, la précocité, mais aussi la grande diversité - journaux d’information générale, revues littéraires, journaux humoristiques ou satiriques, lectures pour tous… - de cette presse francophone publiée au Brésil au XIXe siècle. Nous en connaissons maintenant le rayonnement, les lecteurs, les acteurs, voire même la provenance de certains contenus rédactionnels. Les premiers journaux en français publiés à Rio datent de la fin des années 1820. Les tout premiers ont sans doute été L’Indépendant-Feuille de commerce, politique et littéraire, L’Écho de l’Amérique du Sud. Journal politique, commercial et littéraire, lancés en 1827. Ils ont été suivis par de nombreux autres, comme le Courrier du Brésil : politique, littérature, revue des théâtres, sciences, arts et industrie en 1854, dont l’influence littéraire et médiatique a été très grande, puis en 1867 par La Gazette du Brésil : Journal politique, commercial, agricole et littérature et, en 1877, par Le Gil Blas : Journal politique, satirique et artistique, remplacé l’année suivant par Le Messager du Brésil : Journal français. Il est intéressant de noter que tous ces journaux, le plus souvent hebdomadaires, évoquent pour beaucoup d’entre eux dans leur titre la dimension commerciale, industrielle ou agricole de leurs préoccupations.

Au Mexique, au sein de l’Hemeroteca de la Bibliothèque nationale et de l’Université Autonome Metropolitaine à Xochimilco (Mexique), Arnulfo Ariel de Santiago Gòmez (GÒMEZ, 2008SANTIAGO GÒMEZ, A. U. de. Edition et libraire françaises au Mexique au XIXe siècle, thèse de doctorat en histoire, EHESS, Paris, 2008.), Lilia Vieyra et Alejandra Vigil travaillent depuis plusieurs années sur les collections de journaux en français publiés dans leur pays. Cette presse a été, dans certains cas, d’une précocité et d’une longévité remarquables. Le Trait d’Union Journal français universel a été publié à Mexico de 1849 à 1892 (CALVO, 1998CALVO, T. René Masson dans Le Trait d’Union. Journal français universel. Mexico : Centro de estudios mexicanos y centroamericanos, Instituto de Investigaciones bibliograficas, 1998. ). Hebdomadaire, puis bi-hebdomadaire jusqu’en 1856, il devient quotidien à partir de cette date. Ce journal est, avec Le Courrier de la Louisiane, l’un des plus anciens quotidiens francophones des Amériques. L’homme à l’origine du Trait d’Union est un jeune Français du nom de René Masson (1817-1874), parti pour New York en 1844 avec l’intention de tenter sa chance dans le négoce (COVO-MAURICE, 2002COVO-MAURICE, J. Un grand journaliste français au Mexique au XIXe siècle : René Masson et Le Trait d’Union. Caravelle, Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien, n. 78, p. 106, 2002.). Après s’être rapidement mué en journaliste il lance, dans cette ville l’année de son arrivée, Le Franco-Américain (COVO-MAURICE, 2002, p. 107COVO-MAURICE, J. Un grand journaliste français au Mexique au XIXe siècle : René Masson et Le Trait d’Union. Caravelle, Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien, n. 78, p. 106, 2002.) qui durera trois ans. Comme le montre Jacqueline Covo-Maurice dans ses travaux, les quelque 1000 exemplaires du Trait d’Union s’adressent aux 12.000 à 14.000 membres de la colonie française installée un peu partout au Mexique. C’est sans doute la raison pour laquelle il est indiqué qu’il est également distribué dans une vingtaine de villes du pays, parmi lesquelles Veracruz, Tampico, Acapulco, ainsi qu’à la Nouvelle Orléans et à San Francisco (COVO-MAURICE, 2002, p. 110COVO-MAURICE, J. Un grand journaliste français au Mexique au XIXe siècle : René Masson et Le Trait d’Union. Caravelle, Cahiers du monde hispanique et luso-brésilien, n. 78, p. 106, 2002.) Le journal parle de la France, mais aussi de plus en plus du Mexique, sous la plume considérée comme brillante de son rédacteur en chef.

Le Trait d’Union est loin d’avoir été le seul journal francophone à avoir vu le jour au Mexique. La Collection Lartilleux de journaux francophones mexicains, rassemblée dans les années 1980 par le représentant officiel des français vivant au Mexique Xavier Lartilleux, est conservée au Centre d’Etudes Mexicaines et Centraméricaines (CEMCA) à Mexique13 13 http://www.cemca.org.mx/seccion.php?id=126 . Elle totalise une quinzaine de titres parmi les plus importants publiés au Mexique depuis le milieu du XIXe siècle, dont Le Trait d’Union devenu en 1892 L’Écho du Mexique. Journal français de Mexico, mais également La Colonie française (1883) et Le Courrier du Mexique Journal hebdomadaire politique, littéraire, industriel et commercial (1888).

Pascal Riviale (RIVIALE, 2014RIVIALE, P. La presse francophone au Pérou au XIXe siècle, une histoire en pointillé. Intervention au Séminaire Transfopress Europe sur « La presse francophone dans le monde» . Bibliothèque nationale de France, 4 mars 2014.) a montré comment, après l’indépendance du Pérou en 1824 arrivent dans ce pays dans le but d’exploiter les richesses minérales, les premiers groupes de français. Avec eux, et avec tous ceux qui leur succèdent, « les nouveautés parisiennes », mais aussi certaines pratiques culturelles - comme la fréquentation des cafés et la mode du billard -, commencent à faire rêver les Péruviennes et les Péruviens. Le premier journal francophone à avoir vu le jour à Lima est Le Corsaire du Pérou (1886), Le Journal du Pérou (1872-1873), L’Union nationale (1872), L’Etoile du Sud (1874-) et L’Écho du Pérou (1886-) suivront, dans le but de donner de la lecture aux quelque 4000 Français qui vivent dans le pays à cette époque. Ces journaux, parfois partiellement rédigés en espagnol, ont pour certains d’entre eux, notamment le Journal du Pérou, des agents dans d’autres pays d’Amérique Latine, mais aussi en France. L’un des personnages les plus pittoresques de cette aventure médiatique française est Théodore Ber (1820-1900) (RIVIALE; GALINON, 2014RIVIALE, P.; GALINON, C. Une vie dans les Andes, le journal de Théodore Ber (1864-1896). Paris : Ginkgoediteur, 2014.) tailleur de formation, puis journaliste et archéologue - qui fut un collaborateur actif de ces journaux français au Pérou.

Premières considérations

Si une carte précise de cette presse francophone des Amériques ne peut encore être dessinée, tant dans nombre de pays où elle a sans aucun doute existé - comme l’Uruguay - les travaux semblent manquer, il est néanmoins possible à ce stade de faire un certain de constatations sur l’ensemble formé par ces journaux.

Comme tous les autres organes de la presse allophone dans le monde, ils sont fragiles, le plus souvent éphémères. En raison du caractère peu extensible du lectorat francophone il n’y a de place, dans la plupart des pays, que pour un seul quotidien en français. Celui-ci peut cependant avoir une durée de vie assez longue à condition de répondre aux besoins de ses lecteurs, comme l’on fait le Courrier de la Plata et Le Trait d’Union. Ceci se vérifie ailleurs, en France notamment avec Galignani’s Messenger (1814-1890). Au sein de cette presse francophone des Amériques, la périodicité la plus répandue paraît être la parution au rythme hebdomadaire.

La forme de ces périodiques s’inspire fréquemment de modèles éditoriaux européens. La circulation de ces derniers a déjà fait l‘objet de travaux pour ce qui concerne la revue de critique littéraire, un concept mis au point au tout début du XIXe siècle en Ecosse, lors du lancement de la Edinburgh Review (COOPER-RICHET, 2018COOPER-RICHET, D., Les grandes revues britanniques du XIXe siècle : modèles matriciels, vecteurs de transferts culturels et de pratiques éditoriales. In: Evanghélia Stead et Hélène Védrine (dir.). L’Europe des revues II (1860-1930). Réseaux et circulations des modèles. Paris : Presses de l’Université Panthéon-Sorbonne, 2018, p. 23-34. ). Les almanachs francophones d’Amérique du Nord ont de nombreux points communs avec ceux conçus en Allemagne et en France. Il en est de même de nombre de revues en français publiées au Brésil. Si cette presse allophone adopte le plus souvent des formes issues d’archétypes ayant fait leurs preuves en Europe, elle offre également une variété de genres, quasiment aussi grande que de l’autre côté de l’Atlantique. Certaines de ces publications mettent en avant la dimension « identitaire » ou « communautaire » en évoquant régulièrement, pour leurs lecteurs déracinés, la France et les évènements qui s’y produisent. D’autres, au contraire, s’adaptent progressivement au contexte local. Cette volonté de contribuer à l’intégration ou à l’adaptation des francophones dans le pays qui les accueille est confirmée par l’introduction, y compris dans les sous-titres, de sujets relatifs au commerce, à l’agriculture et à l’industrie, visant ainsi un public d’expatriés cherchant à faire fructifier leurs affaires sur place dans ces différents secteurs.

À la tête de ces périodiques divers et variés, des personnages qui le sont tout autant et qui se déplacent, parfois, d’un pays à un autre pour y implanter avec plus de succès, espèrent-ils, des organes de presse. René Masson et Paul-Marc Sauvalle (LÜSEBRINK, 2016LÜSEBRINK, H.-J. Paul-Marc Sauvalle, un médiateur et journaliste transculturel (France, Mexique, Louisiane, Canada). Communication à la IV° Rencontre internationale Transfopress La Prensa en lengua extranjera : nuevos textos, formas y fonciones. Mexico: 23-24 novembre 2016.) en fournissent de bons exemples dans les Amériques. Ailleurs dans le monde des personnalités de ce type existent, notamment en Asie. Originaire de la Drôme, Xavier Salabelle est un proscrit du coup d’état du 2 décembre 1851 qui installe ses presses d’imprimerie au Japon où il publie, à partir de 1870, L’Écho du Japon. Journal des intérêts français en Extrême-Orient (POLAK, 2002POLAK, C. Soie et lumières. L’âge d’or des échanges franco-japonais (des origines aux années 1950). Tokyo : Hachette Fujingaho, 2002., p. 197-201) - un journal républicain - avant de déménager son matériel en Chine où il lance, en 1886, L’Écho de Shanghai. Certains ont eu, avant de s’expatrier, une expérience dans la presse, à l’image d’Alfred Ebelot qui a écrit dans la Revue des deux mondes, de Joseph Alexandre Bernheim qui a travaillé pour le Courrier du Bas Rhin avant de quitter l’Europe, de Théodore Ber ou encore d’Altève Aumont, un jeune journaliste qui vient représenter au Brésil la Revue des races latines (GUIMARÃES, 2016GUIMARÃES, V. Altève Aumont et l’Écho du Brésil et de l’Amérique du Sud (Rio de Janeiro 1859-1860). Communication à la IV° Rencontre internationale Transfopress, La Prensa en lengua extranjera : nuevos textos, formas y fonciones. Mexico: 23-24 novembre 2016.). À cette dimension journalistique de certains des profils, il faut ajouter l’esprit d’aventure de quelques-uns comme Henri Plasson14 14 http://www.medias19.org/index.php?id=23758 , la nécessité absolue de s’exiler pour les militants ouvriers ou le goût des affaires pour d’autres. Sont-ils tous, pour autant, des passeurs acteurs de transferts culturels ? Qu’ils le fassent consciemment ou inconsciemment, ces hommes contribuent à la mise en circulation de connaissances et de modes en provenance d’Europe. Cette presse constitue également un moyen de diffusion, dans les Amériques, d’idées politiques nouveaux - bonapartistes, monarchistes, républicaines, socialistes, anarchistes, sociales-syndicalistes - et économiques - développement du système capitaliste.

Demeure la difficile question du financement de ces entreprises de presse particulières. Quels sont leurs « business models » ? Celles qui résistent au temps, se fondent sur une réussite commerciale, mais n’en défendent pas moins assez souvent un socle d’idées, notamment républicaines. Tel est le cas du Courrier de la Plata, qui forme avec l’imprimerie de Bernheim un ensemble qui résiste au temps. Les feuilles militantes sont, par contre, dans une situation délicate, sauf lorsqu’elle réussissent à trouver des aides financières auprès d’organisations plus pérennes. Celles lancées par des aventuriers sans « étude de marché » préalable du lectorat et de la concurrence, sans soutien financier au départ, ne survivent que peu de temps. Fragiles, elles constituent sans doute, quantitativement, l’essentiel des titres, comme dans l’ensemble de la presse allophone dans le monde.

Conclusion

Dans les Amériques du XIXe siècle, comme dans le reste du monde, les périodiques francophones constituent des espaces transnationaux - par-là même transculturels -, en constante évolution, au sein desquels s’activent des passeurs venus d’horizons divers, dont les réseaux relèvent de sphères qui vont des milieux bonapartistes à l’Association Internationale des Travailleurs (AIT), en passant par des personnes qui ont le simple désir de gagner de l’argent en informant.

À ce stade de la recherche, il est nécessaire d’amplifier les travaux sur cet objet en bénéficiant de l’expertise de collègues d’autres pays d’Amérique centrale et du sud, afin de dresser la chronologie, de dessiner les contours et de dégager les caractéristiques de l’ensemble formé par la presse francophone dans les Amériques.

Références

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  • CALVO, T. René Masson dans Le Trait d’Union. Journal français universel Mexico : Centro de estudios mexicanos y centroamericanos, Instituto de Investigaciones bibliograficas, 1998.
  • COOPER-RICHET, D., Les grandes revues britanniques du XIXe siècle : modèles matriciels, vecteurs de transferts culturels et de pratiques éditoriales. In: Evanghélia Stead et Hélène Védrine (dir.). L’Europe des revues II (1860-1930). Réseaux et circulations des modèles Paris : Presses de l’Université Panthéon-Sorbonne, 2018, p. 23-34.
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  • GRUSS, V. I. Le Courrier de la Plata. Un diario republicano francès en el Rio de la Plata Editorial académica española, 2012.
  • PAPILLAUD, H. Le Journalisme français à Buenos Aires de 1848 jusqu’à nos jours Buenos Aires : Editorial Luis Lasserre, 1947. Il est également l’auteur de Chroniques argentines Buenos Aires : Libreria C. M. Joly, 1909.
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  • POLAK, C. Soie et lumières. L’âge d’or des échanges franco-japonais (des origines aux années 1950) Tokyo : Hachette Fujingaho, 2002.
  • RAQUILLAT, P. Alfred Ebelot ou le parcours migratoire d’un Français dans l’Argentine de la fin du XIXe siècle. Paris : L’Harmattan, 2011.
  • RIVIALE, P. La presse francophone au Pérou au XIXe siècle, une histoire en pointillé. Intervention au Séminaire Transfopress Europe sur « La presse francophone dans le monde» . Bibliothèque nationale de France, 4 mars 2014.
  • RIVIALE, P.; GALINON, C. Une vie dans les Andes, le journal de Théodore Ber (1864-1896) Paris : Ginkgoediteur, 2014.
  • SANTIAGO GÒMEZ, A. U. de. Edition et libraire françaises au Mexique au XIXe siècle, thèse de doctorat en histoire, EHESS, Paris, 2008.

Notes

  • 1
    Cet article, qui ne vise pas à l’exhaustivité, se propose à partir d’un certain nombre d’exemples de présenter une première approche d’ensemble de la presse francophone, considérée comme presse allophone, dans les Amériques au XIXe siècle.
  • 2
    Rappelons l’existence des gazettes francophones du XVIIIe siècle, comme par la Gazette d’Amsterdam.
  • 3
    A Balti, ville de Moldavie, naît en 1842 Le Glaneur moldo-valaque, une revue littéraire que tout rapproche de la Revue des deux-mondes, lancée à Paris en 1829.
  • 4
    Il existe des cas de journaux bilingues français-anglais.
  • 5
    Les Lectures du peuple en Europe et dans les Amériques (XVIIe-XXesiècle), H.-J. Lüsebrink, Y.-G. Mix, J.-Y. Mollier et P. Sorel (Dir.). Bruxelles: Editions Complexe, 2003LÜSEBRINK, H.-J. Traduire l’almanach populaire : essai de typologie et mise en perspective socio-culturelle. LÜSEBRINK, H.-J., MIX , Y.-G., MOLLIER J.-Y. et SOREL, P. Les Lectures du peuple en Europe et dans les Amériques (XVIIe-XXe siècle). Bruxelles : Editions Complexe, 2003. p. 145., p. 145.
  • 6
    En 1839, Joseph Bonaparte quitte le New Jersey pour la France, où il meurt en 1844.
  • 7
    Aucun exemplaire de cet organe de presse, dont une autre variante du titre a été L’Union franco-américaine, ne semble avoir subsisté.
  • 8
    Ce journal est devenu hebdomadaire.
  • 9
    Le métier de journaliste est beaucoup moins codifié au XIXe siècle qu’il ne le deviendra au cours du XXe.
  • 10
    Joseph Alexandre Bernheim est arrivé en Uruguay après la Révolution de 1848, en provenance des environs de Mulhouse, avant de passer par Rosario, puis de s’installer définitivement à Buenos Aires.
  • 11
    Voir http://www.medias19.org/index.php?id=23788
  • 12
    Voir http://www.medias19.org/index.php?id=23758. Il est intéressant de souligner qu’Isabel Lustosa considère que la presse brésilienne est née anglaise et libérale avec le Correio Braziliense (1808-1822). Isabel Lustosa «Correio Braziliense (1808-1822) : la presse brésilienne est née anglaise et libérale ».
  • 13
    http://www.cemca.org.mx/seccion.php?id=126
  • 14
    http://www.medias19.org/index.php?id=23758

Publication Dates

  • Publication in this collection
    9 Sept 2019
  • Date of issue
    2019

History

  • Received
    26 Oct 2018
  • Accepted
    24 Mar 2019
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