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Sur la Pfropfschizophrénie

Sur la Pfropfschizophrénie

Nelson Pires

Catedrático de Clínica Psiquiátrica na Fac. Med. da Univ. da Bahia

Quarante et trois (43) oligophrènes ont presenté des épisodes psychotiques. Quinze fois (15) l'épisode était indiscutable et évidemment classique: "la bouffée delirante" des débiles mentaux. À l'avaliation des vingt-huit (28) cas qui restaient, nous avons supposé la schizophrénie dix-huit fois (18). Tous les oligophrènes avec des poussées psychotiques ont été analysés. Nous avons examiné la question de la Pfropf schizophrénie (schizophrénie enxertée) très en detail.

Nous pouvons dire :

a) L'analyse psychopathologique des oligophrènes qui présentent des épisodes psychotiques révèle des incidences fréquentes, communes à la schizophrénie. En définitif nous ne pouvons pas très frequement nier la Schizophrénie. L'analyse seméiologique, si fine soit-elle, ne peut pas rejetter ni déceler la présence de vraies idées délirantes (Wahnideen), de perceptions délirantes (Wahnwahrnemungen), de la pensée incompréhensible (unverständliches Denken). Nous ne pouvons pas, presque jamais, obtenir de l'oli-gophrène délirant tout ce qu'il faut, seméiologiquement, pour affirmer la présence de la perception délirante et de la vraie idée délirante. Il y a, chez les oligophrènes délirants, graves défauts d'expression, nul "in-sight" (même après la remission de l'épisode, ce qui n'arrive pas d'habitude aux délirants d'autre espèce) et enfin, incapacité de pénétration au sujet de sa propre production psychopathologique à l'époque du délire.

Très frappante, même ennuyante, c'est l'éclosion de la pensée soi-disant magique, primitive, archaique. Les délires de relation et de signification (Beziehungs und Bedeutungswahn) sont très fréquents. Comme tous les auteurs nous avons vu aux épisodes délirantes des oligophrènes des stereo-typies, syndromes catatoniformes, négativisme, des hallucinations et pseudohallucinations surtout visuelles, apathie, stupeur, rire sans motif, hypochon-drie, "sentiments de vide", solliloques, "states cataleptiques", joie sotte et vide, humeur de clown, etc.

La longue durée de l'épisode n'est pas rare (parfois 15 années comme nous avons vu) ; il se termine par la guérison ou la chronification, avec ou sans physionomie schizophréniforme. La seule évolution chronique ne décide pas rien sur la schizophrénie; ce seul donné ne nous permet rien affirmer ni nier.

b) L'étude du d'eclenchement de l'épisode ne montre pas toujours ni de claires dysthymies de base ni des moments psychogènes (très banales chez les oligophrènes).

c) L'étude de la personalité pré-psychotique n'offre pas, non plus, de solides points d'appui, rien de typique a faveur ou contre la schizophrénie greffée. Dans la personalité pré-psychotique du schizophrène il y a des types divers y compris des types normaux, malgré l'oligophrénie basique.

d) L'étude de l'évolution peut aider le diagnostic differential dès que l'on fixe la prémisse suivante : sera schizophrénique l'épisode qui, évoluant sans l'interférence de facteurs exogènes ou organiques, laisse, après quelque temps, en évidence une démence ou un grave défaut (Defekt). Ce n'est pas rare que l'épisode psychotique chez les oligophrènes soit chronique. Même après des nombreuses années il n'y a pas de défaut évident comme on voit d'habitude dans la schizophrénie. Le cours oscillant (avec des récidives et interruptions multiples) est la grande règle. Ainsi la longue durée de l'épisode ne peut pas, à la rigueur, être invoqué comme argument en faveur de la schizophrénie, car ces épisodes n'apportent pas d'évidentes détériorations (Zerfahrenheit).

Si nous considérons comme schizophrénique le long épisode, seulement par le fait qu'il est de longue durée, alors la schizophrénie "greffée" n'est pas rare. Tel est, à notre avis, l'explication des 40 a 60%, à peu près, présentées par Medow (Handbuch der Geisteskrankheiten - O. Bumke, 6er. Teil, Springer Verlag, 1928, pâg. 79).

S'il n'y a pas de défaut, seulement en regardant la physionomie sympto-matologique, nous ne pourrons parler de schizophrénie parce que, même chez les simples "bouffées délirantes" la seméiologie ne fournit pas toujours la décision. Il ne nous semble toujours possible ce qui veut Mayer Gross: le diagnostic à partir de la simple symptomatologie. Tel est, à notre avis, l'explication de la faible proportionalité dans la statistique de Neustadt: 220 oligophréniques délirants, pas de Pfropfschizophrénie (Handbuch der Geisteskrankheiten - O. Bumke, 5er. Teil, Springer Verlag, 1932, pâg. 466).

e) L'étude de l'hérédité, chez 26 oligophrènes, montre faits bien dignes d'être mentionnés (tableau 1) : dans 5 cas il y avait des parents schizophrènes et oligophrènes et seulement dans un cas il y a eu un malade avec psychose schizophréniforme qui, à la longue, s'est révélé comme pas schizophrène, mais comme simples porteur de bouffée délirante; dans 8 cas il y avait de la tare schizophrénique (un des malades est devenu schizophrène avéré, démentiel et un autre a présenté une bouffée d_1irante très peu teintée de schizophrénie); dans deux cas seulement il y avait de la tare oligophrénique (un des malades a présenté une bouffée délirante très peu schizophréniforme) ; dans trois cas il y avait sûrement de la schizophrénie aux parents mais chez les parents l'oligophrénie était a peine possible, pas sûre (aucun de ces malades à eu de la psychose schizophréniforme); dans 5 cas la tare oligophrénique était douteuse (trois de ces malades ont eu des desordres mentales ou, en deux fois, la schizophrénie était vraisemblable mais il n'avait pas de défaut ou démence, malgré la durée; dans un autre cas il y avait boufées délirantes banales); enfin, trois cas sans aucune tare (un des malades était suspect de schizophrénie et un autre était porteur de bouffées délirantes banales).

Les tableux cliniques extériorisés ont été de trois sortes :

a) La physionomie schizophrénique n'était pas marquée (stereotypies, pensée obscure, négativisme, autisme, etc.) et l'évolution nous a montré un progressif éclaircissement au sens de la bouffée délirante des débiles mentaux, avec de la guérison ou oscillation chronique, sans défaut et sans démence. Notons qu'à la physionomie il nous était, au point de vue de la delusion (Wahn), impossible d'exclure la psychose schizophrène (selon les idées de Kurt Schneider); il y avait d'autres symptômes communes à la schizophrénie, mais à l'évolution on ne voyait ni défaut ni démence, mais quelquefois chronicité ou des oscillations sériées de remissions incomplètes et recidives.

b) La physionomie schizophrénique était très marquée (totale impénétrabilité psychologique) et l'évolution très longue. À la seule symptomatolo-gie et durée (sans du défaut) il ne s'agissait sûrement de schizophrénie. Nous avons déjà dit qui à l'avaliation seméiologique il nous était impossible de nier ou d'affirmer l'existence de perceptions délirantes (Wahnwahrne-mungen); y étaient très fréquentes les Wahneinfàlle, les occurrences délirantes, les cognitions délirantes, les Wahnbewusstheiten de Jaspers.

c) Au seul cas ou l'évolution à été démentielle, au sens du grave défaut, il y avait "psychose schizophréniforme" marquée (comme chez les autres) et aussi de l'hérédité schizophrénique.

CONCLUSIONS

1. La symptomatologie schizophréniforme est fréquente chez les épisodes psychotiques des oligophrènes.

2. La difficulté d'expression, le très déficient "in-sight" (Einsicht) et l'obscurité de la pensée de l'oligophrène rendent, beaucoup de fois, impossible l'affirmation ou la négation des phénomènes cliniques décisifs au point de vue du diagnostic différentiel. On ne peut pas dire s'il y à ou non des percepcions délirantes puis qu'on sait que la correcte avaliation de cette production psychopathologique se heurte à des difficultés parfois très délicates on insolubles.

3. La tare schizophrénique n'est pas indispensable pour que surgisse la physionomie schizophréniforme. Ou voit cette symptomatologie, et parfois très nette, chez des malades dont les parents ne présentent pas de la schizophrénie. On peut dire le même de la tare oligophrénique.

4. L'évolution est le seul moyen pour le diagnostic différentiel entre les psychoses schizophréniformes et la vraie schizophrénie. Le défaut ou la démence tranchent les difficultés puisque ni la symptomatologie ni même la chronicité ne peuvent pas assurer l'exactitude du diagnostic différentiel.

5. Nous avons vu l'évolution démentielle à coté de la symptomatologie schizophrénique seulement chez un malade qui avait de la schizophrénie à sa famille.

Trabalho apresentado ao II Congresso Mundial de Psiquiatria (Zürich, 6 de setembro de 1957).

Clínica Psiquiátrica - Faculdade de Medicina da Universidade da Bahia - Salvador, Bahia, Brasil.

Publication Dates

  • Publication in this collection
    18 Feb 2014
  • Date of issue
    Mar 1958
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