Il y a une perception croissante dans le champ de la psychiatrie selon laquelle nous ne sommes pas en mesure de nous libérer des contraintes imposées par les concepts de ce domaine, encore moins de les dépasser. Ainsi, le champ de la psychiatrie exigerait non seulement des évidences empiriques plus solides, mais aussi un cadre de références conceptuelles procurant une pensée critique et novatrice capable de concevoir et de construire des modèles plus appropriés aux soins de santé mentale. Dans cette démarche, nous présentons un entretien provocateur avec le psychiatre néerlandais Jim van Os, couvrant des questions sur son parcours universitaire, ainsi que ses idées sur le recovery, et sur l’expérience des recovery colleges aux Pays-Bas en tant que « système de santé mentale invisible ». C’est en adoptant une démarche critique à l’égard du diagnostic psychiatrique et de la validité des comparaisons de groupes préconisées par la médecine fondée sur les preuves et en accord avec le mouvement connu sous le nom de recovery que van Os souligne que le processus de guérison doit aller au-delà de la réduction des symptômes. Pour lui, il faut prendre en compte le long mouvement de développement de la résilience, de sorte à apprendre d’autrui comment faire face à la souffrance, pour construire de nouvelles perspectives, de nouveaux objectifs et de nouvelles finalités existentielles. Ses contributions soulignent le concept de social recovery et favorisent l’idée selon laquelle les professionnels de la santé mentale devraient «aider les gens à mieux gérer leurs variations psychologiques et leur proposer différentes façons d’y parvenir».
Mots clés:
Psychose; l’approche dimensionnelle transdiagnostique; social recovery; recovery colleges