L'article propose un abordage qui va au-delà de l'emploi de variables socioéconomiques et individuelles agrégées, relatives à la pauvreté. Il inclue des facteurs liés à l'espace urbain, qui aujourd'hui fait partie de l'explication sociologique de la criminalité. L'analyse écologique de la localisation des délits cherche à comprendre la nature complexe de la violence dans le but d'identifier les éléments qui influencent le comportement, en augmentant ou en diminuant le risque de commettre ou d'être victime de la violence dans les mêmes conditions socioéconomiques. Comme plusieurs des indicateurs sont difficilement mensurables, les réponses à ces questions rendent indispensable l'étude ethnographique, en remplaçant certains concepts pour inclure les pratiques sociales intériorisées (ethos) qui permettent l'articulation entre le subjectif et l'objectif, entre le micro et le macro. Pour accompagner les processus complexes qui provoquent et qui consolident de telles pratiques sociales, la recherche a été développée suivant la méthode des cas étendus, qui permet d'associer le local à d'autres sphères de la vie sociale dans l'approche historique avec une pluralité de sources de données. L'identification géographique des différents domaines dans les favelas (milices, diverses factions du trafic de drogue et neutres) a permis d'identifier les zones de conflit, qui se concentrent à proximité des routes, des ports et des aéroports, ce qui met en évidence une configuration géopolitique des conflits armés par les territoires du trafic. Ce résultat est mis en avant par la haute incidence d'homicides inscrits sur les banques de données officielles et dans les perceptions présentées dans les recherches de victimisation.
Conflit armé; Trafic de drogue; Localisation des délits; Favela; Violence
