L’auto-entrepreneuriat: forme emergente d’insertion sociale par le travail

La fin de la norme de travail fordiste oblige à penser sur les différentes formes et différenciations qui caractérisent le travail et l’emploi. Ces différenciations sont à l’origine de l’entrelacement des frontières salariales et de la constitution d’une “zone grise” au niveau des nouvelles relations de travail et d’emploi. La présente étude se penche sur les configurations de l’auto-entrepreneuriat comme forme émergente d’insertion par le travail vu que travail et emploi ne coïncident plus. La tension renouvelée entre l’autonomie et la subordination identifiable dans les différentes formes de mise au travail par l’auto-entrepreneuriat renouvelle les manières de penser les inégalités sociales qui découlent de l’insertion sociale par le travail. La tension s’établit entre la nécessité de travailler, les possibilités concrètes d’insertion sur le marché du travail et la mise à disposition de ressources personnelles objectives (compétences, capacités, contexte du marché du travail, offres d’emplois, identification de niches, de franges de travail et de prestations de services, possibilités concrètes d’obtenir un revenu) et subjectives (désirs, perspectives, projections personnelles, perspicacité, évaluations). L’association entre l’expérience de l’inégalité et la mobilisation de ressources crée des stratégies inédites d’insertion par le travail.

Auto-entrepreneuriat; “Zone grise” du travail et de l’emploi; Formes émergentes de travail; inégalité sociale; Stratégies d’insertion sociale par le travail