Résumé
L’expression « bon citoyen » constitue une stratégie discursive idéologique et traduit une pathologie sociale de la citoyenneté brésilienne. Cet essai vise à soumettre cette figure à une analyse critique de ses aspects discursifs, historiques, moraux et politiques. Pour ce faire, nous recourrons au modèle de critique immanente de l’idéologie proposée par Rahel Jaeggi. Nous avons identifié les contradictions et les problèmes découlant de l’utilisation rhétorique de la figure du « bon citoyen » en rapport avec : l’appel à la punition et aux armes à feu pour les civils ; les représentations idéologiques du genre, de la race et de la classe ; la fonction sociale des médias ; et le néoconservatisme politique. La contradiction fondamentale du « bon citoyen » n’est pas liée à la figure du « bandit » ou du « clochard », mais à l’idéal même de la citoyenneté universelle. En tant qu’expression d’une idéologie, le « bon citoyen » se révèle être un véritable anti-citoyen et, par conséquent, un risque pour la démocratie.
Mots-clés:
citoyenneté; idéologie; droits de l’homme; psychologie sociale; théorie critique