Résumé
Depuis les années 1990, on assiste à différents efforts visant à analyser les interfaces entre des organisations de la société civile et la sphère institutionnelle. Au Brésil, on a observé récemment la structuration du champ des « interactions socio-étatiques ». Bien qu'elle ne constitue pas une approche unifiée, ses contributions ont questionné les frontières des approches, faisant avancer les analyses théoriques, méthodologiques et empiriques sur l'implication des mouvements sociaux dans les politiques publiques. En abordant cette thématique et en cherchant une approche relationnelle pour souligner la constitution mutuelle des sphères sociétale et étatique, j'ai revisité le concept de société civile dans la tradition habermassienne pour mettre en évidence les trois aspects critiques, à savoir : le déni du politique (dépolitisation) ; l'optimisme (association normative entre la société civile et la démocratie) ; la dimension relationnelle. Ces réflexions renforcent les limites analytiques du concept et soulignent l'importance de la constitution mutuelle pour l'analyse des interactions socio-étatiques.
interactions socio-étatiques; constitution mutuelle; société civile