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Atelier photo comme dispositif d’analyse de l’activité de collecte des déchets

Photo workshop as a device for analyzing garbage collection activity

Oficina de fotos como dipositivo para análise da atividade de coleta de lixo

Résumé

L’article présente une expérience d’analyse des activités du travailleur de la collecte des déchets dans une ville, basée sur le dispositif de l’Atelier photo et ayant comme référence théorique la Clinique de l’Activité. L’objectif de l’étude est d’analyser l’activité des travailleurs exerçant le métier d’éboueurs dans une ville de l’État de Rio de Janeiro. L’Atelier photo a été choisi comme dispositif de recherche et d’intervention afin d’utiliser les images comme déclencheurs de la coanalyse du travail, faisant émerger une réalité collective, présente dans toutes les activités de travail. L’objectif de ce dispositif est de déclencher, à partir de la production d’images, des questions et des réflexions sur l’activité de travail. En ce sens, à travers les résultats recueillis lors de cette recherche et intervention, il est devenu évident que l’Atelier photo peut être un dispositif possible dans le développement du pouvoir d’agir des travailleurs, permettant ainsi des échanges collectifs, le genre professionnel étant un instrument décisif du pouvoir d’agir des personnes impliquées.

Mots-clés:
clinique de l’activité; atelier photos; collecteurs de déchets

Abstract

The article presents an experience of analysis of the activities of the garbage collection worker in a city, based on the device of the Photo Workshop and having as a theoretical reference the Clinic of the Activity. The focus of the study is on the analysis of the activity of workers who work as garbage collectors in a city in the state of Rio de Janeiro. The Photo Workshop was chosen as a research and intervention device in order to use the images as triggers for the co-analysis of the work, giving rise to a collective reality, present in all work activities. The purpose of this device is to trigger, from the production of images, questions and reflections about the work activity. In this sense, through the results collected from this research and intervention, it became evident that the Photo Workshop can be a possible device in the development of the workers’ power to act, thus enabling collective exchanges, with the professional genre being a decisive instrument of the workers’ power to act. involved.

Keywords:
activity clinic; photo workshop; garbage collectors

Resumo

O artigo apresenta uma experiência de análise das atividades do trabalhador de coleta de lixo em uma cidade, com base no dispositivo de Oficina de fotos e tendo como referência teórica a Clínica da Atividade. O foco do estudo está na análise da atividade dos trabalhadores que exercem o ofício de coletores de lixo, em uma cidade do Estado do Rio de Janeiro. A Oficina de fotos foi escolhida como dispositivo de pesquisa e intervenção a fim de utilizar as imagens como disparadores da co-análise do trabalho, fazendo emergir uma realidade coletiva, presente em todas as atividades de trabalho. O objetivo desse dispositivo é disparar, a partir da produção de imagens, questionamentos e reflexões acerca da atividade de trabalho. Nesse sentido, através dos resultados coletados desta pesquisa e intervenção, ficou evidenciado que a Oficina de Fotos pode ser um dispositivo possível no desenvolvimento do poder de agir dos trabalhadores, possibilitando assim intercâmbios coletivos, sendo o gênero profissional um instrumento decisivo do poder de agir dos envolvidos.

Palavras-chave:
clínica da atividade; oficina de fotos; coletores de lixo

Introduction

Ce texte présente une expérience de recherche-intervention dans une entreprise de collecte de déchets dans une ville de l’État de Rio de Janeiro.

L’expérience se caractérise comme une clinique du travail, fondée sur la ligne théorique de la clinique de l’activité (CLOT, 2006CLOT, Yves. A função psicológica do trabalho. Petrópolis, RJ: Vozes, 2006., 2010CLOT, Yves. Trabalho e poder de agir. Belo Horizonte: Fabrefactum, 2010.), et a fait l’objet d’un mémoire de Master en Psychologie (LOUBACK, 2013LOUBACK, Alessandra Abreu. O encontro entre o corpo e o lixo na atividade de coleta de lixo. 2013. 107 f. Dissertação (Mestrado) - Programa de Pós-graduação em Psicologia, Universidade Federal Fluminense, Niterói, RJ, 2013.). Ont également contribué à cette étude de l’expérience avec les éboueurs d’autres recherches en cours à Nutras1 1 Núcleo de Estudos e Intervenções em Trabalho, Subjetividade e Saúde - Centre d’études et d’interventions sur le travail, la subjectivité et la santé. (Centre d’études et d’interventions sur le travail, la subjectivité et la santé), groupe de recherche lié à l’Université Fédérale Fluminense.2 2 Nous soulignons ici également le mémoire de master de l’une des co-auteures de cet article, dans lequel nous discutons d’une autre expérience avec les électriciens (PACHECO, 2013). Nous apprécions le soutien du CNPq sous la forme de bourses de master accordées aux deux auteures: Emanuelle Pacheco et Alessandra Louback.

L’un des apports importants de la méthodologie pratiquée dans la clinique de l’activité est la position, attribuée au travailleur, de protagoniste de l’analyse, en prenant son expérience et ses connaissances comme point de départ de toute intervention. Les travailleurs profitent ainsi de la présence de l’analyste/chercheur pour se confronter à divers aspects de leur travail, avec leurs possibles et impossibles, en établissant des dialogues entre la connaissance de l’expérience et le savoir académique.

Dans cette perspective théorique et méthodologique, l’activité de travail est toujours analysée comme activité dirigée, donc dialogique. Dans l’activité nécessaire pour atteindre les objectifs proposés (à partir du travail prescrit), le travailleur dialogue avec lui-même, avec son objet de travail et avec ses pairs. Des dialogues à la fois réels et virtuels. Le travailleur cherche les chemins, ou plutôt construit collectivement ces chemins, produisant des détours pour contourner les obstacles qu’il rencontre dans le travail réel.

Dans l’expérience présentée dans ce chapitre, l’Atelier Photo a été utilisé comme méthode. Dans celui-ci, les images sont produites par les travailleurs eux-mêmes (OSORIO DA SILVA, 2011OSÓRIO DA SILVA, Cláudia. A fotografia como uma marca do trabalho: um método que convoca o protagonismo do trabalhador na invenção de mundos. In: ZANELLA, Andréa Vieira; TITTONI, Jaqueline (Org.). Imagens do pesquisar: experimentações. Porto Alegre: Dom Quixote, 2011. p. 211-226.). Le but de ce dispositif est de déclencher, à partir de la production d’images, des questions et des réflexions sur l’activité de travail. Il se configure comme un dispositif puissant d’utilisation de l’expérience comme source de nouvelles expériences (OSORIO; MAYA 2010OSORIO, Cláudia; MAIA, Miguel. Fotografias coproduzidas da situação de trabalho: imagens em ato da atividade em saúde. Informática na educação: teoria & prática, Porto Alegre, v. 13, n. 2, p. 46-54, jul./dez. 2010., p. 46), ce qui augmente le pouvoir d’agir à la fois du chercheur et de la personne participante.

Le scénariode l’intervention

La gestion des déchets solides de la municipalité étudiée a été accordée à une entreprise d’économie mixte qui, à son tour, pour rendre compte d’une population de près de 500.000 habitants (XAVIER, 2007XAVIER, Mariana Assis da Matta. A cicatriz ética da cidade: disposição final de lixo em Niterói. 2007. 138 f. Dissertação (Mestrado em Planejamento Urbano e Regional) - Instituto de Pesquisa e Planejamento Urbano e Regional, Universidade Federal do Rio de Janeiro, Rio de Janeiro, 2007.), externalise une partie de son système de collecte à une autre entreprise.

La collecte des déchets est effectuée par 250 éboueurs et 40 chauffeurs, tous des hommes, âgés de 19 à 60 ans. Ces employés sont liés à la société tierce responsable du contrat de collecte. Ils parcourent les rues de la ville du lundi au samedi, ramassant environ 600 tonnes de déchets par jour. La répartition de la collecte se fait en deux équipes: matin et soir. Le matin commence à 6h50 et le soir à 19h. La journée de travail est de huit heures par jour, mais les jours de plus grande accumulation de déchets, comme lundi, mardi et vendredi, la journée peut dépasser dix heures.

La collecte de jour est divisée en deux itinéraires, c’est-à-dire qu’une équipe effectue la collecte trois fois par semaine dans certains quartiers prédéfinis, et les trois autres fois par semaine dans d’autres. La collecte de jour a lieu dans les quartiers les plus éloignés du centre urbain et souvent dans les régions les plus pauvres, les «communautés» ou les bidonvilles. En plus de la collecte dans les rues, des services spéciaux sont également fournis, tels que le retrait des déchets des sur les flancs des collines, généralement sur des collines habitées de manière précaire, où les déchets sont souvent jetés par les fenêtres des maisons elles-mêmes, dans des zones difficiles d’accès. Pour cela, il faut que les éboueurs passent par des formations spécifiques menées dans les pompiers, avec des techniques de rappel. Il y a aussi le désherbage, avec la débroussailleuse, des jardins sur la voie publique ou dans des quartiers plus éloignés.

Dans la collecte de nuit, il n’y a pas de division des itinéraires, c’est-à-dire que chaque équipe effectue la collecte des déchets dans les mêmes quartiers chaque jour. La plupart des rues où il y a collecte de nuit se trouvent dans une région de plages, où se trouvent le centre administratif et commercial de la ville et les zones d’habitation considérées comme nobles. Le grand nombre de bâtiments et le trafic intense font que la collecte sur cet itinéraire est considérée comme «lourde». Les équipes de nuit effectuent la collecte des déchets sur les sables des plages, tâche qui nécessite une façon très particulière de réaliser l’activité.

Les collectes de déchets ménagers et commerciaux impliquent une tâche qui demande beaucoup d’effort physique, dans laquelle l’éboueur marche, court, monte et descend des pentes, en plus de soulever et de transporter des seaux, des poubelles et des conteneurs allant de 50 à 1050 litres (ROBAZZI, 1991ROBAZZI, Maria Lúcia do Carmo Cruz. Contribuição ao estudo sobre coletores de lixo: acidentes de trabalho ocorridos em Ribeirão Preto, Estado de São Paulo, no período de 1986 a 1988. 1991. Tese (Doutorado) - Escola de Enfermagem de Ribeirão Preto, Universidade de São Paulo, Ribeirão Preto, SP, 1991. ). Ainsi, la répétition continue des mouvements et la surcharge physique importante imposée pendant la journée de travail entraînent une usure physique importante, produisant un taux élevé d’absentéisme au travail. À cela s’ajoute également le fait que l’une des caractéristiques de la tâche efficace des équipes de collecte des déchets est d’effectuer le service le plus rapidement possible; plus vite ils ramassent les déchets de l’itinéraire stipulé, plus tôt ils retournent chez eux. On peut dire que l’usure physique découle en partie des caractéristiques de la tâche elle-même, mais aussi du rythme accéléré et du nombre excessif d’heures travaillées sans pauses, conduisant souvent le corps à l’épuisement. Les équipes sont composées d’un chauffeur de camion et les éboueurs.

L’intervention a eu lieu dans le cadre d’un Programme de Gymnastique du Travail déjà développé par un conseil sur la qualité de vie au travail, visant à une reformulation du Secteur de Santé et de Sécurité au Travail de l’entreprise de collecte de déchets, dans le but de réduire les taux d’absence dus aux lésions musculaires. Poursuivant des activités déjà traditionnelles dans ce type de programme, telles que des exercices physiques spécifiques et des projets de loisirs et d’intégration de groupe, a recherche-intervention présentée ici a été proposée, visant à augmenter la capacité des éboueurs à faire face collectivement aux difficultés de leur travail, en valorisant leurs propres stratégies créatives.

Le projet d’intervention clinique a été présenté à l’entreprise chargée de la collecte et qui a contracté le conseil. Ayant été approuvé, il a été porté aux travailleurs - éboueurs lors de rencontres de sensibilisation. Dans la présentation du projet, on a mis en évidence la manière dont l’intervention allait se dérouler, en ayant l’Atelier Photos comme principal dispositif de co-analyse du travail.

L’Atelier Photo avec les éboueurs

L’utilisation de l’image dans la recherche et l’intervention en Psychologie, avec des enregistrements vidéo ou photo, s’avère importante, tant en Psychologie du Travail que dans d’autres domaines de la Psychologie, comme dans le domaine Juridique et Scolaire (TITTONI; ZANELLA, 2016TITTONI, Jaqueline; ZANELLA, Andréa Vieira (Org.). Psicologia e fotografia: alguns ensaios. Rio de Janeiro: Multifoco, 2016.; ZANELLA; TITTONI, 2011ZANELLA, Andréa Vieira; TITTONI, Jaqueline (Org.). Imagens no pesquisar: experimentações. Porto Alegre: Dom Quixote , 2011.).

Dans l’autoconfrontation croisée, proposée par Clot et son équipe (CLOT, 2010CLOT, Yves. Trabalho e poder de agir. Belo Horizonte: Fabrefactum, 2010.; VIEIRA; FAÏTA, 2003VIEIRA, Marcos; FAITA, Daniel. Quando os outros olham outros de si mesmo: reflexões metodológicas sobre a autoconfrontação cruzada. Polifonia, [S. l.], v. 7, n. 7, 2003. Disponível em: Disponível em: https://periodicoscientificos.ufmt.br/ojs/index.php/polifonia/article/view/1137 . Acesso em: 16 ago. 2020.
https://periodicoscientificos.ufmt.br/oj...
), il y a l’enregistrement vidéo, faite par les chercheurs. Au Brésil, nous avons l’exemple du travail réalisé à Rio Grande do Sul par Fernanda Amador (2009AMADOR, Fernanda S. Entre prisões da imagem, imagens da prisão: um dispositivo tecno-poético para uma Clínica do Trabalho. 2009. 230 f. Tese (Doutorado) - Programa de Pós-graduação em Informática na Educação, Universidade Federal do Rio Grande do Sul, Porto Alegre, 2009.), où les travailleurs eux-mêmes généraient des vidéos de leur travail avec la caméra. De même, à Espírito Santo, l’équipe de recherche de Maria Elizabeth Barros de Barros a utilisé des photos dans ses recherches sur le travail et en Psychologie Sociale et Institutionnelle (ROSEMBERG; RONCHI; BARROS, 2011ROSEMBERG, Dulcinea Sarmento; RONCHI FILHO, Jair; BARROS, Maria Elizabeth Barros de (Org.). Trabalho docente e poder de agir: clínica da atividade, devires e análises. Vitória: Edufes, 2011.).

Dans la clinique de l’activité, l’analyse se fait sur une situation spécifique, bien définie, qui est enregistrée de manière à faire l’objet d’un débat entre les travailleurs qui y participent, entre les travailleurs et l’analyste/chercheur et entre eux et les traditions de leur métier. Il s’agit d’une analyse large faite à un moment où quelques-uns participent à une tâche caractéristique du processus de travail en cours de discussion.

Nous avons invité une équipe - un chauffeur et quatre éboueurs d’un même camion - du service de jour, composée de travailleurs qui travaillent dans l’entreprise depuis de nombreuses années. L’équipe a accepté l’invitation et nous sommes passés au processus, peut-être plus délicat, d’autorisation par les dirigeants pour l’exécution des ateliers. Après plusieurs réunions et demandes d’éclaircissements, l’autorisation a été obtenue.3 3 Les entreprises concernées ainsi que les travailleurs participants ont autorisé l’étude de cette expérience et sa présentation dans des travaux scientifiques.

La proposition d’un Atelier photo a été présentée à l’ensemble des éboueurs et des chauffeurs lors du Dialogue Quotidien de Gestion Intégrée,4 4 DDGI: réunion faite, en début de journée, par le technicien de sécurité avec les travailleurs de la collecte des déchets. et il a été précisé que, dans un premier temps, le travail ne serait effectué qu’avec une équipe choisie, parce qu’elle est formée par des travailleurs ayant beaucoup de temps dans l’entreprise. L’équipe clinique a ensuite été présentée : en plus de l’ergonomiste - responsable de la gymnastique du travail - qui était déjà connue, ont participé deux psychologues, chercheures membres du groupe de recherche Nutras.

Les rencontres ont eu lieu en dehors des heures de travail, lorsque les travailleurs rentraient à l’entreprise, après les activités dans la rue.

Le premier jour de l’Atelier était un jeudi, car c’est le jour le plus «léger» de la collecte des déchets, lorsque la quantité de déchets à collecter n’est pas si importante. Il a été marqué par beaucoup d’anxiété de la part des éboueurs. La rencontre a commencé tôt et s’est déroulée dans la salle des réunions de la CIPA (Commission Interne de Prévention des Accidents), où une table avec un petit-déjeuner a été aménagée: biscuits et jus de fruits. Les travailleurs sont arrivés petit à petit. Le jeudi, les uniformes portés sont généralement un peu sales, en raison de l’approche de la fin de la semaine, ce qui expose la difficulté quotidienne du métier. Ce jour-là, c’était différent, car tout le monde portait des uniformes correctement nettoyés et complets (l’uniforme est composé d’une casquette, d’un gant, d’un pantalon, d’une chemise et d’un béret). Le goûter a été offert et la proposition des rencontres a été présentée en détail, soulignant l’engagement de confidentialité.

Cinq rencontres ont été proposées, à intervalles d’une semaine, proposition acceptée par les participants. Certaines situations de travail seraient mises en discussion lors de ces rencontres. Pour présenter son travail lors de la rencontre, chaque travailleur s’engagerait à prendre des photos représentant le sens du travail avec les déchets. Ensuite, ils choisiraient les photos à présenter à l’équipe. Il a été convenu que les photos produites seraient choisies par le groupe, pour le montage d’une murale de photos à exposer lors de la Semaine Interne de Prévention des Accidents (SIPAT), et que ce serait une possibilité de visibilité, de revendication, et les photos devraient donc être très bien analysées par le groupe.

Après ces explications, tous se sont présentés avec le nom, l’âge et le temps de travail dans l’entreprise. Les présentations ont commencé par les chercheures, suivies par les travailleurs impliqués dans l’Atelier. Il est intéressant de noter que presque tous, en se présentant, nous ont raconté le premier jour de travail, la première impression qu’ils avaient eue en arrivant dans une entreprise de collecte des déchets. Un rapport intéressant est présenté ci-dessous :

Tous les déchets étaient jetés par terre pour pouvoir rentrer dans un autre camion... quand j’ai regardé cette montagne de déchets... j’ai vraiment eu envie d’abandonner... alors quoi qu’il arrive... j’ai regardé comme ça... j’ai regardé le ciel, il pleuvait, mon Dieu, qu’est-ce que je fais ici... J’ai travaillé sur Projac 5 5 Studio où sont enregistrés les feuilletons brésiliens. , mon Dieu, qu’est-ce que je fais ici... je m’en vais... Là où j’habite on m’appelle comme ça, alors j’ai dit ça, je regarde ce tas de déchets, alors je n’ai jamais pensé que je travaillerais avec ça. Mais avec le temps, nous nous sommes habitués, habitués, habitués, et aujourd’hui je vois qu’il est gratifiant de voir la ville où nous travaillons propre... Il y a des jours, vous savez, où on regarde en arrière quand nous collectons, on regarde en arrière comme ça... Wow, quelle différence, c’est que l’avant est sale et regarde en arrière... Les gens ont des préjugés sur notre travail, ils pensent que nous sommes sales, que nous sommes malpropres, nous ne sommes pas comme ça, c’est une très mauvaise chose... Mais il y a des gens qui disent félicitations, vous êtes importants pour nous (Antônio Marcos).

Selon la clinique de l’activité, il est important que le travailleur se reconnaisse dans quelque chose, qu’il soit fier d’un travail qu’il reconnaît comme sien et comme bien fait. Pour ce faire, il est important de pouvoir évaluer son travail par rapport aux règles du métier, c’est-à-dire par rapport à ce qui est considéré comme correct entre pairs. Cette reconnaissance de soi, face à un collectif plus ou moins stabilisé, est importante «pour pouvoir supporter les désillusions propres à la quête de reconnaissance adressée à autrui […] Se reconnaître dans ce que l’on a fait, c’est aussi être assuré de l’utilité sociale de l’objet du service comme de sa qualité» (CLOT, 2008, p. 257).

Après le premier tour de présentation, nous avons effectué un brise-glace : un jeu dans lequel deux dés sont utilisés, appelé Curtigrama6 6 En Portugais du Brésil, “Curtir” est un mot familier pour aimer. (ANDRADE, 2010ANDRADE, Suely Gregory. Teoria e prática de dinâmica de grupo: jogos e exercícios. São Paulo: Casa do Psicólogo, 2010.). L’un des dés sur ses côtés contenait les mots «J’aime» et «Je n’aime pas», et sur l’autre, il y avait les mots «Je fais» et «Je ne fais pas». Les dés sont jetés en même temps, et le travailleur doit faire un commentaire sur un aspect de son travail lié à la paire qui a résulté du lancement des dés. Par exemple, quelque chose que vous «aimez» mais que vous «ne faites pas».

Ce jeu a pour fonction d’attirer l’attention du groupe participant sur la tâche convenue, en laissant de côté d’autres préoccupations, ce qui fait que les participants à l’Atelier photo consacrent ce temps à interagir avec leur collègue dans une analyse collective de leur activité. En outre, il confère un aspect ludique à la situation.

L’activité a été très intéressante car elle a permis une plus grande intégration du groupe, en aidant à l’engagement de chacun dans l’Atelier. Nous terminons la rencontre par une bonne conversation autour de la table du goûter.

La deuxième rencontre a commencé par un exercice appelé «L’art de percevoir». À l’aide d’un projecteur, des images de figure et d’arrière-plan (images 1, 2, 3 et 4) ont été projetées sur le mur de la salle de réunion.

Images 1 et 2

Images 3 et 4

La psychologie de la Gestalt a contribué à la plupart des travaux impliquant la perception. La notion de forme est étroitement liée à l’idée de contour fermé, qui divise le monde en deux parties - l’intérieur et l’extérieur. Il est essentiel pour l’observateur, qui décompose ainsi la forme isolée, de concentrer son attention sur elle et de dévaloriser le reste de ce qu’il contemple. Toute forme imparfaitement fermée pose spontanément à l’observateur le problème de la fermer, c’est-à-dire de la compléter. Cette forme, d’autre part, résiste aux perturbations si elle parvient à s’imposer avec force à la perception de l’observateur. Dans ce contexte, la perception n’est pas comprise comme une somme de diverses expériences sensorielles, mais comme la totalité de l’expérience immédiate prise en soi (KOFKA, 1975KOFKA, Kurt. Principles of Gestalt psychology. New York: Harcourt, 1975.).

Les images ont été utilisées avec les travailleurs dans le but de les stimuler à la possibilité de percevoir les choses de différentes manières; pouvoir regarder ce qui est commun, chaque jour, d’une manière différente et pouvoir ainsi voir une nouvelle situation. De cette manière, cet exercice a été axé sur l’introduction d’une idée créative de travailler avec des images, dans laquelle le travailleur devient plus sensible au «regard» de son travail, de sa vie quotidienne.

Au terme de cette activité, un appareil photo numérique a été remis au chauffeur, car il se trouvait dans un endroit plus calme (dans la cabine du camion), mais qui pouvait être utilisé par tous les membres de l’équipe. Les éboueurs qui avaient leur téléphone portable avec eux pouvaient également enregistrer des photos en l’utilisant.

Lors de la troisième rencontre, comme pour toutes les autres, la table du goûter a été installée. Contrairement aux autres jours, il n’y a pas eu besoin de briser la glace, l’équipe était déjà intégrée à la tâche; les analystes du travail se sentaient plus à l’aise et sûres. Ils ont tous apporté les photos prises, qui ont été transférées sur l’ordinateur. La plupart des photos étaient sur l’appareil numérique. Seul un éboueur a produit les photos avec son propre téléphone, prises pendant sa journée de travail, après la première rencontre. Ce jour-là ont été choisies, parmi les photos produites, celles dont ils souhaitaient discuter le lendemain.

Lors de la quatrième rencontre, les photos sélectionnées ont été présentées. L’activité de collecte des déchets a fait l’objet d’un débat, provoqué initialement par la question de savoir pourquoi ils les avaient choisies.

L’Atelier photo

L’équipe a décidé de prendre des photos de la séquence requise par la tâche sur un ensemble donné de rues qui nécessite de monter la pente jusqu’au bout pour collecter les déchets (Photo 1) et descendre pour jeter dans la benne du camion (Photos 2 et 3). Pour l’éboueur qui apparaît sur la photo, il était très important de montrer comment il fait, en grimpant et en courant. La pente, pour eux, apporte l’activité réelle, quotidienne, aux photos. Lorsqu’elles ont été choisies et présentées, les photos ont été nommées par les travailleurs selon ce qu’elles démontraient. La photo 1 a été nommée «Difficultés»; la photo 2, «Routine»; et la photo 3, «Bataille finale».

Wanderson: “Nous avons décidé de prendre cette photo pour montrer la difficulté que nous avons parfois dans la vie quotidienne de la collecte. Quand il pleut, la rue devient un savon; il faut faire attention, sinon on risque d’avoir un accident.”

Photo 1

Photo 2

Photo 3

Cette séquence photographique a été analysée par tous, avant même la date convenue pour les enregistrements photographiques. Dès que nous les avons invités à participer à la recherche et que nous les avons informés de l’objectif des photos, l’équipe s’est immédiatement mobilisée pour définir ensemble le scénario des situations et des lieux de travail qui, pour eux, seraient importants à montrer. Cette séquence a été considérée comme très importante et a été choisie par eux pour composer la murale à la SIPAT.

Dans le travail des éboueurs, la charge physique est exprimée par la dépense d’énergie ou l’usure musculaire, due à courir, sauter et monter plusieurs fois et jeter les déchets dans la benne du camion. La partie cognitive est liée à la prise de décision pour effectuer une tâche donnée; les éboueurs doivent réfléchir à l’ensemble de la séquence de leurs actes : comment gravir la pente, quel est le meilleur côté de la rue, comment marcher avec le sol glissant s’il pleut. Il faut penser au rapport entre les possibilités et les impossibilités de régulation de la charge de travail, l’usure du corps impliqué dans la gestion de la complexité du travail et les exigences sociales qui, éventuellement, peuvent être en contradiction avec les besoins de régulation du corps (VASCONCELOS, 2007VASCONCELOS, Renata Campos. A gestão da complexidade do trabalho do coletor de lixo e a economia do corpo. 2007. 252f. Tese (Doutorado em Ciências Exatas e da Terra) - Programa de Pós-graduação em Engenharia de Produção, Universidade Federal de São Carlos, São Carlos, SP, 2007.).

La séquence suivante relate l’importance du travail pour les éboueurs. Si c’est un travail difficile, c’est aussi un travail important, qui doit être bien fait. Avant leur passage la rue est sale (Photo 4). Ensuite, elle est propre (Photo 5).

Photo 4

Photo 5

Bala (surnom): “L’avant et l’après : la rue était pleine de déchets et maintenant elle est propre, collectée.”

La reconnaissance de l’importance sociale de son propre travail réduit la charge psychique. L’éboueur expose l’importance de son travail - garder la ville propre - et la fierté de voir la ville avant sale et, après avoir effectué son activité, propre. Se reconnaître dans ce qu’on fait (CLOT, 2008) est un résultat pratique important de l’action.

Dans la photo 6, intitulée «Attaches», une controverse surgit : qu’est-ce qu’un travail bien fait? Ce débat existe dans tous les métiers, et son explication est importante pour maintenir la vie de ce métier et pour sa vitalité.

Photo 6

Wanderson: “Les sacs sont en haut à cause des chiens, attachés à la grille, donc on doit les détacher un par un pour ne pas les faire éclater.”

Bala: “Un jour, j’apporte une grille à la maison, parce que je tire vraiment.”

Dans ce dialogue, on peut alors observer une situation où une controverse est explicitée : pour un éboueur, l’important est d’effectuer la tâche plus délicatement, en soulignant le soin de détacher chaque sac poubelle; pour l’autre éboueur, cette façon de faire peut entraîner un retard, et le moyen le plus rapide de collecter est de tirer les sacs.

D’autres situations présentent des aspects contradictoires inhérents à la situation. Il n’y a pas de divergence entre les éboueurs, mais des aspects du travail à sens multiples.

Wanderson: “Ça c’est nos ennemis [dit en plaisantant], les chiots, ils répandent tous les déchets...”.

Wanderson: “Regardez nos ennemis ici. Amis à la maison, ennemis à la collecte.”

Bala: “Ce sont mes amis, ils me suivent dans la favela, ils m’aiment.”

Jorge: “Ils ont même un nom.”

Ce débat, cette complexité des relations qui se font au travail, va apparaître non seulement par rapport aux animaux domestiques (Photos 7 et 8), mais aussi par rapport aux habitants humains de la ville. Les chiens sont «amis ou ennemis?» (nom donné aux Photos 7 et 8). La photo 9 (intitulée «Ennemis?») montre une dame qui «ramasse les déchets» pour produire des revenus pour elle-même et sa famille.

Photos 7 et 8

Photo 9

Wanderson: “Quand il y a des gens qui sont désordonnés, on les gronde, d’autres ramassent les déchets sans faire de désordre, qui ont une conscience, on parle et tout...”

Bala: “Cette dame ramasse des canettes, j’ai séparé une casserole, je suis sorti et elle est allée la chercher, je lui ai dit ‘Madame me rend la vie difficile” [rires].

Tadeu: “Vous pouvez voir qu’elle prend soin d’ouvrir le sac juste là, au-dessus de la piscine.”

Bala: “Il y a des gens qui survivent grâce aux déchets...”

Jorge: “Il y a un camarade sur un autre itinéraire qui, lorsque le camion arrive, il a déjà mis tous les déchets dans un arrangement pour que le camion arrive et les ramasse, il arrive tôt le matin avant le camion.”

Bala: “C’est genre une main lave l’autre”

Les relations de collaboration entre pairs, en revanche, sont moins controversées, comme le montre l’exécution en binôme de tâches consistant à soulever des poids (Photo 10: «Battre le bidon»).

Photo 10

Bala: “C’est le fameux battre le bidon. Appel de São Gonçalo.”

“Battre le bidon” est une expression utilisée par eux pour faire référence à l’acte de passer à la benne du camion les déchets de conteneurs, bidons et autres récipients. Battre le bidon à deux est l’une des obligations que ce collectif de travailleurs partage à un moment donné.

Il existe, d’une part, la prescription ou la tâche, et, d’autre part, un système de conventions partagé par le milieu professionnel, qui constituent un patrimoine collectif, d’usage commun entre les éboueurs : le genre professionnel de cette activité (CLOT, 2006CLOT, Yves. A função psicológica do trabalho. Petrópolis, RJ: Vozes, 2006.). On pourrait dire que les genres contiennent des prescriptions collectives, des prescriptions d’origine interne, formulées par les travailleurs eux-mêmes.

Certaines stratégies inventives, produites par les collectifs de travail, sont encore plus clairement des caractéristiques de ressources pour l’action, qui sont utilisées à un moment donné et gagnent en force lorsqu’elles se révèlent utiles. Un exemple a été enregistré sur les photos 11 et 12.

Photos 11 et 12

Bala: “Tu vois ce tas de déchets là-bas ? J’ai pris de cette rue à gauche. Cette rue est plus difficile à ramasser, parfois c’est tellement de déchets que je rassemble à côté de ce poteau qu’il est plus lourd et puis quand je sens que je peux le traîner, et même là je dois faire beaucoup de force pour le traîner. Je dois déchirer les sacs pour transporter les déchets du poteau à l’endroit où ils se trouvent, je les mets dans la piscine ou le plastique. Une vieille piscine...”

Wanderson: “Les autres le jettent et nous l’utilisons comme un outil. On s’en sert pour transporter et mettre dans le camion le sac en plastique, on l’utilise pour tirer... J’ai du mal à utiliser le chariot sur la colline, donc j’utilise la piscine.”

Un grand plastique, une vieille piscine en plastique pour enfants, devient un outil de travail. Remplir la piscine de déchets mobilise aussi une «planche» comme nous pouvons voir sur la photo. La création de nouveaux outils n’est pas une simple déviation de la norme par les travailleurs, elle correspond à l’enrichissement d’un objet, de ce morceau de bois ou de plastique dont les éboueurs s’approprient d’une manière spécifique. Ces inventions font partie du métier, tous les éboueurs les ont comme partie intégrante du travail et sont des ressources importantes pour l’action.

“La vie quotidienne de nous tous”

Cette phrase était le nom donné à la murale à exposer dans la SIPAT (Photos 13 et 14), monté lors de la cinquième et dernière rencontre. Pour cela, nous prenons une grande boîte de cadeau colorée avec des stylos, des crayons de couleur, des crayons, de la colle colorée, des ciseaux, de la colle blanche, du papier, des journaux et des magazines, ainsi qu’un café et une chaîne stéréo portable. Au début, les travailleurs étaient un peu en retrait et les analystes ont dû prendre l’initiative. L’objectif de cette clôture de l’Atelier était de faire en sorte que les travailleurs se confrontent une fois de plus aux photos, en demandant au groupe lui-même d’analyser et de choisir quelles photos seraient exposées à l’ensemble de l’entreprise. À chaque photo choisie, ils ont fait une rétrospective du jour où ils ont produit la photo, mettant à jour dans le groupe l’analyse de l’activité.

Photos 13 et 14

Considérations finales

Cela les a amenés à valoriser leurs propres stratégies créatives, en développant leur capacité à les augmenter, ainsi que de discuter de leurs conditions de travail avec les différents secteurs de l’entreprise.

Au cours de l’Atelier photo, la puissance de ce groupe, les connaissances qu’il construit, les ressources et les astuces du travail sont devenues évidentes. Les chercheures analystes, mais aussi les éboueurs, ont observé que, en développant des outils concrets et symboliques pour l’action, ils sont capables de faire d’un travail difficile, avec de lourdes charges, un travail dont ils peuvent être fiers d’être un travail bien fait. Ce travail bien fait est un important opérateur de santé (OSORIO DA SILVA; RAMMINGER, 2014OSORIO DA SILVA, Claudia; RAMMINGER, Tatiana. O trabalho como operador de saúde. Ciência & Saúde Coletiva, v. 19, n. 2, p. 4751-4758, 2014.).

La clinique de l’activité propose une discussion du travail avec les travailleurs eux-mêmes, en les faisant participer activement à l’analyse de l’activité. Le parler dans l’Atelier sur le travail accompli en situation réelle se transforme, comme l’activité de travail quotidienne elle-même, en un dialogue triplement dirigé. Le travailleur discute avec lui-même, avec ses pairs et aussi avec son objet de travail. La fonction de l’analyste du travail, dans ce cas aussi chercheur, est de produire une sorte d’interférence qui favorise le développement du genre d’activité professionnelle, c’est-à-dire des ressources dont les travailleurs de ce métier disposent pour l’action.

Devoir expliquer à l’analyste du travail ce qu’est son activité quotidienne, quels sont ses différents aspects et voies, devoir le convaincre de ses propres convictions, fait que le travailleur dialogue également avec le genre de cette activité, en utilise les ressources et agit sur elles dans une activité qui touche à son activité quotidienne de travail. Le débat sur l’activité, les créations et les inventions de nouvelles façons de travailler, les situations de terrain vécues par le groupe et la visibilité du travail lui-même peuvent favoriser un développement individuel et collectif des travailleurs concernés.

Dans cette expérience, l’image photographique a servi de bon médiateur pour le dialogue, non seulement entre les éboueurs et les analystes du travail, mais aussi entre les éboueurs eux-mêmes et entre eux et d’autres instances de leur lieu de travail. Montrer les photos sur une murale à la SIPAT a élargi le débat d’une manière très bien acceptée par tous. En le même temps, pour les chercheurs du travail, cette utilisation de la photographie a permis la production en commun, partagée, d’une connaissance située du travail de collecte des déchets. Cet outil peut bien développer une autre activité professionnelle que celle des éboueurs : celle des analystes et des chercheurs du travail.

Références

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  • ZANELLA, Andréa Vieira; TITTONI, Jaqueline (Org.). Imagens no pesquisar: experimentações. Porto Alegre: Dom Quixote , 2011.
  • 1
    Núcleo de Estudos e Intervenções em Trabalho, Subjetividade e Saúde - Centre d’études et d’interventions sur le travail, la subjectivité et la santé.
  • 2
    Nous soulignons ici également le mémoire de master de l’une des co-auteures de cet article, dans lequel nous discutons d’une autre expérience avec les électriciens (PACHECO, 2013PACHECO, Emanuelle de Aguiar. Trabalho: entrelaços e criações. 2013. Dissertação (Mestrado) - Programa de Pós-graduação em Psicologia, Universidade Federal Fluminense, Niterói, RJ, 2013.). Nous apprécions le soutien du CNPq sous la forme de bourses de master accordées aux deux auteures: Emanuelle Pacheco et Alessandra Louback.
  • 3
    Les entreprises concernées ainsi que les travailleurs participants ont autorisé l’étude de cette expérience et sa présentation dans des travaux scientifiques.
  • 4
    DDGI: réunion faite, en début de journée, par le technicien de sécurité avec les travailleurs de la collecte des déchets.
  • 5
    Studio où sont enregistrés les feuilletons brésiliens.
  • 6
    En Portugais du Brésil, “Curtir” est un mot familier pour aimer.

Edited by

Éditeur responsable du processus d’évaluation :

Cláudia Castanheira de Figueiredo

Publication Dates

  • Publication in this collection
    15 May 2023
  • Date of issue
    2023

History

  • Received
    15 Mar 2023
  • Reviewed
    28 Mar 2023
  • Reviewed
    29 Mar 2023
  • Accepted
    29 Mar 2023
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