Cet article analyse les mouvements paysans autochtones (MIC) de l’Equateur en tant que force sociale et acteur politique. En proposant une alternative à la crise équatorienne fondée sur les valeurs du Sumak Kawsay (Bien Vivre), les MIC élargissent les espaces démocratiques et formulent un sens élargi de la citoyenneté. L’analyse se concentre sur les événements de la grève nationale de 2019 en Équateur, en dialogue rétrospectif avec les mobilisations précédentes. L’article s’appuie sur des témoignages du peuple Kayambi, recueillis avant et après la grève, lors d’entretiens semi-structurés et des travaux ethnographiques. Les données montrent que le souvenir des luttes précédentes a été une motivation essentielle pour l’émergence des manifestations. En outre, l’unité et la solidarité entre les acteurs ruraux et les autres secteurs de la société équatorienne ont été à la base de la puissance et de la force de la grève. En dialogue avec le champ de la « politique rurale émancipatrice », l’article apporte des contributions aux approches critiques sur le rôle des peuples paysans indigènes dans les luttes pour des moyens de subsistance alternatifs.
Mouvements sociaux; Action directe; Peuples paysans indigènes; Bien vivre; Équateur