Résumé
L’image contemporaine de François Villon remonte à la fin du XIXe siècle, quand le poète médiéval a été consideré par l’historiographie littéraire le createur du lyrisme moderne en France. Néanmoins, il y a plusieurs évidences qui montrent que les testaments de Villon appartiennent au genre burlesque médiéval du « monologue dramatique ». Ces évidences sont divisées en trois groupes différents: les évidences matérielles, comme l’histoire de la transmission de ses manuscrits et éditions avec d’autres pièces burlesques; les évidences textuelles, comme les ressources dramatiques utilisées par le monologue; et les évidences historiques, comme l’imitation des testaments par plusieurs compositions burlesques de l’époque, ainsi que les témoignages et anecdotes qui appellent Villon un « farseur ». Mais comment un testament pourrait être joué par un acteur, si il est un genre écrit par définition? Nous soutenons que, en portant le masque du personnage du testateur défunt, l’acteur transmet les paroles énoncées d’au-delà par le spectre du vilain repenti. De ce point de vue, la farce du vilain repenti (qui est jouée dans ce monologue dramatique) est la parodie des formes poétiques du testament amoureux de l’époque, d’un coté, et de la structure narrative de la Bible, de l’autre coté.
Mots-clés:
Théâtre burlesque medieval; François Villon; parodie